chronique du 19 octobre 2004 | |||||
Les chiffres
Saint Jean est l'auteur de la Bible qui a le plus exploité le symbolisme des chiffres. Le chiffre sept symbolise la totalité, la plénitude. Le récit de la guérison de l'infirme à la piscine de Béthesda contient sept fois l'adjectif « sain », la septième fois avec l'adjectif « tout entier »; Jésus a totalement rendu sain cet infirme. Le récit de la guérison de l'aveugle-né contient sept fois l'expression « ouvrir les yeux », la septième fois avec l'adjectif « tout entier »; Jésus a totalement ouvert les yeux de l'aveugle, physiquement et spirituellement. Le récit du lavement des pieds contient sept fois le verbe « laver », en relation aussi avec l'adjectif « tout entier »; les disciples sont maintenant totalement purs. Marthe est nommée sept fois par son nom dans le récit de la résurrection de Lazare; elle est la disciple parfaite. Thomas est nommé sept fois dans l'évangile; il est le disciple qui, en suivant Jésus, parvient à la résurrection glorieuse. À l'opposé du chiffre sept, le chiffre six (7 moins 1) symbolise l'imperfection, le manque, la faiblesse. C'est à la sixième heure que Jésus est fatigué (4, 6) et qu'il est livré aux Juifs par Pilate (19, 14); c'est par son humanité que Jésus est vulnérable, et pour le souligner Jean le désigne six fois par l'expression « cet homme ». À Cana, les jarres destinées aux purifications des Juifs sont au nombre de six parce que ce mode de purification est imparfait et doit être remplacé. La vie de Jésus est scandée par six fêtes juives auxquelles correspondent les sept mentions de la Pâque de Jésus; le culte juif est remplacé par le culte chrétien centré sur la seule véritable Pâque, le « passage » de ce monde vers le Père effectué par Jésus, puis par les disciples (13, 1). Pierre Bougie, PSS, bibliste Chronique
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