chronique du 24 février 2004 | |||||
Le feu
Pour les Anciens le feu est l'un des éléments constitutifs du monde. Pas surprenant que les hommes et les femmes de la Bible s'y soient intéressés. Quand les Israélites, conduits par Moïse, comprirent que Dieu ne pouvait être représenté par aucune image taillée, ils reconnurent sa présence dans le feu. C'est une flamme qui représente Dieu dans la scène du buisson ardent (Exode 3, 2). C'est une colonne de feu qui conduisait le peuple hors de la servitude et de l'Égypte. Au Sinaï (Ex 13, 21) Dieu parle au milieu du feu (Ex 4, 12). Élie paraissait doué d'un pouvoir sur le feu; on en déduisait qu'il était en rapport très étroit avec Dieu, ce qui lui assura de passer dans l'au-delà sans éprouver les douleurs de la mort, sur un char de feu. Les prophètes font de fréquentes allusions à ce symbolisme qui glisse parfois dans une identification de l'emblème avec ce qu'il représente. Ainsi Dieu dit à son envoyé dans le livre du prophète Jérémie : Je ferai de mes pa roles un feu dans ta bouche (Jérémie 5, 14). Le Seigneur sera donc en action dans le service de la Parole qu'exercera Jérémie. C'est encore le feu qui représente Dieu au jour de la première Pentecôte chrétienne, où des flammes (des « langues de feu ») symbolisent le Saint-Esprit identifié à Dieu. Comme le plomb et l'argent fondent à des températures différentes, on chauffe leur mélange pour les dissocier. Cette purification de l'argent parut longtemps mystérieuse. C'est pourquoi dans le peuple on parle fréquemment du feu qui purifie. Dans le cadre de la pensée biblique le feu devint alors ce qui purifie les corps, c'est-à-dire ce qui guérit. Etre baptisé de feu (Matthieu 3, 11), c'est être purifié, c'est-à-dire libéré de l'influence démoniaque, c'est être guéri. À la Pentecôte, le feu représente encore l'allégresse d'appartenir à l'Église, le peuple de l'Alliance nouvelle, par référence aux feux de joie des fêtes populaires. Pierre Bougie, PSS Chronique
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