chronique du 23 décembre 2003 | |||||
La Transfiguration
Pour parler de la présence de Moïse au côté de Jésus au moment de la Transfiguration, au lieu de parler de symbole, il conviendrait plutôt de dire « réalité évocatrice ». Si Dieu a voulu que Moïse soit vu à ce moment par les trois apôtres les plus intimes du Christ, c'est sans doute pour leur enseigner quelque chose qu'ils avaient de la difficulté à saisir dans la vocation ou l'identité de Jésus. Le Christ venait en effet d'annoncer qu'il souffrirait la Passion au mains des chefs du peuple juif. Saint Pierre ne pouvait pas l'accepter et Jésus est allé jusqu'à lui dire : Arrière Satan! La présence de Moïse rappelait aux apôtres que Moïse, lui aussi, avait été un homme de Dieu qui avait aimé son peuple au point de souffrir pour les siens. Il avait dû endurer en particulier des critiques provenant de sa sur Marie et de son frère Aaron. Ces deux-là qui étaient doués d'une personnalité de chefs étaient jaloux de celle de leur frère qui les dépassait dans l'intimité de Dieu. Moïse a montré également une patience immense envers les murmures du peuple d'Israël qui aurait préféré retourner en Égypte plutôt que d'affronter les difficultés de la vie au désert. Moïse sur la montagne de la Transfiguration, c'est la présence d'un autre serviteur souffrant qui figure en anticipation les douleurs de Jésus. Le Padre Pio qui a été canonisé récemment disait : « L'amour sans la douleur est un un feu de paille ». Celui qui a été l'unique prêtre à porter les stigmates de la Passion du Christ dans l'histoire de l'Église ajoutait ceci : « Tous souffrent, mais peu nombreux sont ceux qui savent comment bien souffrir ». Moïse a su souffrir puisque la Bible dit de lui : Moïse était un homme très humble, l'homme le plus humble que la terre ait porté (Nombres 12, 3). Il symbolise auprès de Jésus ceux dont la souffrance est profonde mais inconnue. Elle est vécue de l'intérieur, elle a valeur rédemptrice. Pierre Bougie, PSS
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