chronique du 9 septembre 2003 | |||||
Le mariage
Le mariage d'un homme et d'une femme a servi aux grands prophètes à exprimer l'amour entre Yahvé et son peuple. Le prophète Jérémie dit par exemple au début de son livre plein de sentiments émouvants : Je me rappelle - c'est Yahvé qui parle - l'affection de ta jeunesse, l'amour de tes fiançailles, alors que tu marchais derrière moi au désert dans une terre qui n'est pas ensemencée (Jérémie 2, 2). Il évoque bien sûr le temps de l'Exode et invite ainsi ses auditeurs à la fidélité et à la conversion en se souvenant d'une époque de tendresse. Chacun de nous ne pourrait-il pas penser à un moment de son existence où on était davantage « en amour » avec Dieu? Le prophète Ézéchiel aussi a évoqué le mariage entre Dieu et la communauté des croyants. Je passai près de toi et je te vis. C'était ton temps, le temps des amours. J'étendis sur toi le pan de mon manteau et je couvris ta nudité (Ézéchiel 16, 8). Les deux grands prophètes du temps de la nouvelle alliance devaient beaucoup de leur pensée à quelqu'un qui les avait précédé de deux siècles : Osée. Il porte bien son nom car il avait osé parler de l'amour de Dieu pour la communauté en des termes non plus politiques comme ceux d'un accord entre clans ou nations. Il avait été mû à en parler plutôt comme d'une harmonie de sentiments dans un couple. Je vais la séduire, je la conduirai au désert et je parlerai à son cur (Osée 2, 16). Les « nebiim » (prophètes) préparaient ainsi la venue de Jésus qui s'est présenté au monde comme l'époux. L'époux est avec eux (Marc 2, 19). Voilà une invitation à l'homme et à la femme qui sont mariés à une qualité de présence l'un à l'autre : qu'elle soit faite de tendresse et de compréhension. Pierre Bougie, PSS
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