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Le « char de Yahvé »
Le « char de Yahvé » est une représentation mentale de Dieu lui-même dans la Bible. Souvenons-nous que lors de l'ascension du prophète Élie au ciel, on parle dans le second livre des Rois d'un char de feu. Les divinités païennes sont des statues qui ont une résidence dans la partie obscure et secrète des temples. Une image faite de main d'homme leur garde les pieds dans la pierre. Les dieux des païens sont à la merci des pillards qui peuvent s'emparer de leur statue. Et quel beau trésor de guerre cela peut offrir à ceux qui recherchent une couverture d'or et d'argent!
Nos artistes chrétiens ont représenté le fameux « char de Yahvé » d'une façon bien souvent maladroite et il convient de les excuser. Les visions décrites par les poètes de la Bible ne sont souvent pas faciles à dépeindre ou à sculpter. Comment voulez-vous que Michel-Ange dépeigne ce qu'Ézéchiel a vu? «Je regardai : c'était un vent de tempête soufflant du nord, un gros nuage, un feu jaillissant, avec une lueur autour, et au centre comme l'éclat du vermeil au milieu du feu. Là où l'esprit les poussait, les roues allaient et l'esprit du vivant était dans les roues » (Ézéchiel 1, 4.20). Lorsque le prophète raconte sa vision, il veut enseigner que Yahvé, le Dieu unique, le Dieu d'Israël est bien celui qui jadis avait accompagné son peuple dans les solitudes du désert. Maintenant, quand Israël prend la route de l'exil, le chemin de Babylone, Dieu l'accompagne pour le meilleur et pour le pire. L'exil sera un temps de purification de la foi et une expérience de conversion.
Les quatre animaux fantastiques qui accompagnent le char de Yahvé dans la vision d'Ézéchiel ont servi à l'iconographie traditionnelle pour représenter les quatre évangélistes. C'est bien pensé : Dieu nous accompagne sur les routes de la vie. Le Christ marche avec nous comme il le faisait avec les compagnons d'Emmaüs.
Pierre Bougie, PSS
Professeur au Grand Séminaire de Montréal
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