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Symbole biblique
  montagne
Imprimer LA PIERRE (1/3)
 

Un appui et un abri

 

La pierre est probablement l'élément de l'univers le plus familier. On en trouve partout de toutes les dimensions. À cause de sa grande disponibilité, l'être humain sait, depuis fort longtemps, s'en servir pour combler différents besoins. Dans le passé, les cavités naturelles du roc lui servaient d'abri. En taillant des pierres, il formait des pointes de flèche. En les disposant selon un plan donné, il construisait des maisons, des temples, des palais, des tours, des murailles protectrices. La montagne est aussi associée à la pierre, puisque la majeure partie de sa masse en est constituée.

     Pour l'esprit humain, la pierre évoque la solidité, la dureté, la lourdeur, l'inertie. À un autre niveau, la pierre rappelle la protection lorsqu'elle constitue un abri comme une caverne, une maison, une tour, une forteresse. Le processus de symbolisation de la pierre tient compte de toutes ces données. Il est aussi fortement marqué par la forme que prend la pierre. Lorsqu'il s'agit d'un contenant (caverne, habitation), le symbole correspond à la féminité. À l'inverse, une pierre dressée est associée à la masculinité.

     En Israël, la pierre constitue la matière première la plus courante pour les ouvrages de construction. Pas étonnant que la Bible utilise souvent cet élément dans des métaphores. En tant que matériau d'abord, la pierre évoque la dureté, celle du cœur notamment. Yahvé promet a son peuple en exil de changer son cœur de pierre pour un cœur de chair (Ézéchiel 11, 9; 36, 26).

     La pierre, c'est aussi la solidité, la stabilité, la confiance. Tout le poids d'un édifice est soutenu par la « pierre d'angle » (Isaïe 28, 16). Jésus transpose cette particularité architecturale et l'applique à Pierre (Matthieu 16, 18). Paul utilise une image semblable pour qualifier les trois apôtres dont le rôle fut majeur au commencement de l'Église. En Galates 2, 9, il appelle Pierre, Jacques et Jean les « colonnes » de l'Église de Jérusalem. Par sa parabole de la maison fondée sur le roc, Jésus renvoie ses auditeurs aux valeurs primordiales de la vie (Luc 6, 48). La montagne, pour sa part, apparaît dans des métaphores ou des comparaisons pour évoquer la stabilité (Psaume 30, 8), la fermeté (Jérémie 46, 18) ou l'immensité (Psaume 36, 7).

     Dans certaines métaphores, la pierre est plutôt considérée en tant que protection ou refuge. Ainsi, Dieu, parce qu'il offre la sécurité, est appelé « rocher » (au sens de caverne) et « maison fortifiée » en Psaume 31, 3. Il est aussi désigné par d'autres noms d'édifices comme « bastion » (Psaume 61, 4), « forteresse » (Psaume 18, 3), « rempart » (Proverbes 10, 29).

     « Tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé et s'est abattue sur cette maison; la maison ne s'est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc » (Matthieu 7, 24-25).

Jean Grou
Bibliste, Sainte-Foy

Pour lire la Bible... sur le roc

• Cœur de pierre : Ézéchiel 11-19

• La pierre d'angle : Zacharie 4, 7

• Support moral : Siracide 51,3

Dieu, le roc qui abrite : Psaume 71, 3-4

Dieu, la citadelle : Psaume 46, 8

 

Suite de la série :
Sein maternel et protection divine

Chronique précédente :
Le tonnerre