Jérusalem, du mont des Oliviers. Gravure de David Roberts, 1847 (WikiArt).
Judée
Sylvain Campeau | 13 septembre 2021
Grec : Ioudaïa
La Judée est une région austère beaucoup moins propice à l’agriculture que la Galilée verdoyante [1]. Le territoire est encadré au sud par la plaine de Béershéba, à l’ouest par les monts de Judée, au nord par la Samarie et à l’est par la région très aride de la mer Morte qu’on appelle, à l’époque de Jésus, le désert de Juda. C’est dans ce désert, près du site de Qumrân, qu’on a trouvé les célèbres manuscrits de la mer Morte.
Un autre élément qui distingue la région est son relief : « La présence d’un relief escarpé sur l’ensemble de son territoire, en rendant difficiles les communications, a valu à la Judée son caractère relativement fermé, contrastant avec celui de la Galilée qui se présente comme une zone de passage [2]. »
À l’époque perse, la Judée correspond au territoire occupé par les Judéens rentrés de Babylonie (voir Tb 1,18). Limité à la ville de Jérusalem et à sa banlieue au départ, ce territoire s’est progressivement agrandi avec les conquêtes des rois hasmonéens notamment. Juste avant le tournant de l’ère chrétienne, à l’époque hellénistique, le terme désigne la partie sud de la Palestine et correspond à l’ancien royaume de Juda dont la capitale demeure Jérusalem. Parmi les villes importantes, on compte aussi Bethléem, Hébron et Jéricho.
À l’époque romaine, la Judée est une partie du royaume administré par Hérode le Grand (Lc 1,5), puis par son fils, l’ethnarque Archélaüs (Mt 2,22). Elle est intégrée à la province de Syrie en 6 avant notre ère (Lc 3,1). Elle est alors dirigée par un gouverneur qui veille aussi sur la Samarie et l’Idumée. La Judée devient alors le théâtre de deux grandes révoltes juives : la première (66-70) se termine avec la destruction du Temple de Jérusalem et la seconde (132-135) par une destruction complète de la ville sainte et l’expulsion des Juifs.
Une particularité de la Judée vient de sa capitale, Jérusalem, et surtout de son Temple [2] qui devient le seul sanctuaire autorisé depuis la réforme religieuse du roi Josias (639-609 avant notre ère). Jérusalem attire donc chaque année des milliers de pèlerins venant de partout, y compris de la Galilée, comme en témoignent les récits évangéliques de la passion de Jésus.
Diplômé de l’Université de Montréal, Sylvain Campeau est bibliste et responsable de la rédaction.
[1] Parmi les régions fertiles, mentionnons la vallée du Jourdain, la Shephela et l’oasis de Jéricho.
[2] Caroline Arnould-Béhar, La Palestine à l’époque romaine, Paris, Les Belles Lettres, 2007, p. 51.
[3]
Même s’il est détruit par les troupes babyloniennes en 587 avant notre ère, le Temple sera reconstruit après le retour d’exil, pendant la période perse. Ce second Temple acquiert beaucoup d’importance pour la foi israélite car il témoigne de la présence de Yahvé au milieu de son peuple.