Génésareth et la mer de Galilée. Gravure de David Roberts.
Galilée
Sébastien Doane | 13 novembre 2015
Hébreu : galîl (le cercle, la région)
Grec : Galilaias
Notre région d’origine marque notre façon d’être. Une personne de Montréal et une autre de Marseille n’auront pas les mêmes références. Ainsi en va-t-il pour Jésus originaire de la Galilée, un coin de pays à découvrir.
Géographie
La Galilée s’étend du mont Hermon au nord, jusqu’aux monts Carmel et Guilboa au sud, et de la vallée du Jourdain à l’est jusqu’aux abords de la mer Méditerranée à l’ouest, en passant par les plaines de Jezréel, propices à l’agriculture.
Histoire
Lorsque les tribus d’Israël s’installent en terre promise, cette région accueille les clans de Zabulon, d’Asher et Nephtalie. En 722 avant J.-C., les Assyriens en prennent le contrôle et favorisent l’arrivée de personnes de diverses origines. À partir de ce moment, le peuple de la Bible n’aura plus le contrôle de ce territoire.
La Galilée des nations
Les évangiles parlent de la « Galilée des nations » en reprenant une expression utilisée par Isaïe (8,23) et le premier livre des Maccabées (5,15). D’une part, cette expression évoque les nombreux païens et juifs hellénisés qu’on retrouvait en particulier dans les villes de Séphoris et de Tibériade. La judaïté des Galiléens était donc considérée comme marginale par les gens de Jérusalem. D’autre part, « Galilée des nations » est aussi une façon de rappeler que cette région est un territoire occupé, contrôlé par des empires étrangers.
Au temps de Jésus, la région passait pour n’avoir donné aucun prophète (Jn 7,52). Les gens de la Galilée étaient reconnaissables par leur façon de parler, comme le laisse supposer Mc 14,70. Plusieurs révoltes ont pris racine en Galilée. Jésus provient donc d’une région rurale, sous domination étrangère, en tension avec les autorités religieuses et politiques des grands centres.
Sébastien Doane est professeur d’exégèse biblique à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval (Québec).