chronique du 16 novembre 2001
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Justice Hébreu : (tsedaqah) Dans le monde biblique comme dans nos sociétés modernes, la justice consiste à rendre à chacun ce qui lui appartient. Par exemple, un salaire juste consiste à rémunérer le travail d'un homme ou d'une femme en fonction de sa compétence et de l'effort fourni. Mais la notion biblique de justice « est surtout la qualité qui fait qu'un pouvoir, un titre, un acte, un événement, un objet sont conformes à ce que le droit, la coutume ou l'essence d'un être exigent » (Dictionnaire encyclopédique de la Bible, p. 707). Ainsi les poids et mesures sont justes quand ils sont conformes aux normes. Les châtiments sont justes quand ils sont proportionnés à la faute commise. Dans la Bible, la justice est un attribut de Dieu; mais elles est aussi une prérogative du roi et un devoir pour le citoyen. La justice de Dieu, comme tous ses autres attributs, n'est pas une notion abstraite. Elle se vérifie par les actes de Dieu, par sa fidélité à réaliser les promesses faites aux Pères ou à agir selon les stipulations de l'Alliance. Abraham ne craint pas d'exiger de Dieu qu'il agisse avec justice à l'égard des habitants de Sodome en ne faisant pas périr les justes avec les coupables. Abraham en appelle à la promesse de Dieu de bénir par lui toutes les familles de la terre. Lorsque les Hébreux entreprennent leur installation au pays de Canaan, les victoires militaires sont identifiées à des « actes de justice » de Dieu, qui se montre fidèle à son engagement de donner une terre à son peuple. Dieu agit aussi avec justice en libérant son peuple exilé à Babylone, conformément aux promesses de salut annoncées par les prophètes. Dans tous ces cas, on remarque que la manifestation de la justice de Dieu est étroitement reliée à son action salvifique. Le Nouveau Testament fait rarement mention de la justice de Dieu, mais l'idée est tout de même présente. Dieu manifeste sa justice en donnant son Fils Jésus pour réaliser le salut de l'humanité, conformément à l'ensemble de son projet de salut tel que l'attestent la Loi et les prophètes. Jésus lui-même fera allusion à la justice de Dieu. Par exemple, il dira que Dieu est juste en faisant briller son soleil ou tomber la pluie sur les bons comme sur les méchants, répondant ainsi à une attente basée sur l'expérience des cycles saisonniers. Mais il veut surtout enseigner à ses disciples à se conformer à la justice de Dieu dans leurs rapports avec les autres personnes en sachant accueillir et pardonner. Dans la société biblique, la justice est une qualité propre au gouvernement du roi. On dit que la justice est le soutien du trône du roi, tout comme du trône de Dieu. Le roi est choisi par Dieu parce qu'il aime la justice. L'exercice de la justice apparaît alors comme une prérogative du roi. Il doit faire régner le droit et la justice dans le pays. Il ne s'agit pas seulement d'exercer un pouvoir judiciaire en récompensant ou en punissant. Le roi doit surtout veiller à ce que les normes de la vie en société, reconnues dans le Décalogue, soient scrupuleusement appliquées, en respectant les droits des pauvres et des faibles. Les revendications des prophètes prouvent cependant que les faits n'ont pas toujours correspondu à cet idéal. Enfin, le simple citoyen est invité lui aussi à pratiquer la justice comme orientation générale de sa vie. cette justice se traduit par des gestes de partage et de miséricorde. Ainsi en est-il de Job qui affirme « avoir revêtu la justice » parce qu'il faisait du bien aux indigents. L'idée de justice sera reprise telle quelle par Jésus et les premiers chrétiens. Elle est synonyme de charité et de miséricorde effectives. Nous serons accueillis dans le Royaume de Dieu en fonction de la justice que aurons pratiquée et grâce à laquelle nous aurons contribué à faire grandir ce même Royaume. Yves Guillemette, ptre
Pour lire la Bible... Les poids et mesures justes: Lévitique 19,36; Ezéchiel 45,10. Bénir et bénédiction
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