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Marathoniens du Christ
Quelle est l’épreuve la plus attendue des Jeux olympiques, celle qui fait du gagnant le dieu du stade ? N’est-ce pas la course du 100 mètres qui consacre le vainqueur comme l’homme le plus rapide du monde. Les sprinters ne sont toutefois pas les seuls athlètes à susciter l’admiration. À l’autre extrémité du spectre, il y a les marathoniens. Courir un peu plus de 42 kilomètres, en un temps de 2 heures et quelques minutes pour les champions, est l’épreuve d’endurance la plus prestigieuse de toutes. Selon vous, à laquelle de ces épreuves, du sprint ou du marathon, pourrait-on comparer la vie chrétienne ? En moins de temps qu’il n’en faut pour parcourir 100 mètres, vous aurez sans doute répondu que c’est le marathon. Vous avez bien raison et saint Paul abonderait certainement dans le même sens si, dans son temps, le marathon avait été une épreuve olympique. Mais ce n’était que le souvenir de la course de Philippidès qui avait parcouru la distance de Marathon à Athènes pour annoncer sur l’Aréopage la victoire sur les Perses en 490 avant Jésus Christ.
Il arrive souvent à Paul d’encourager les chrétiens à l’imiter, tout en précisant qu’ils doivent eux aussi se tourner vers le Christ, leur modèle commun. Paul a vu sa vie changer de direction quand, sur le chemin de Damas, il a fait la rencontre du Christ ressuscité. Je vous invite à lire tout le chapitre 3 de la Lettre aux Philippiens dans lequel Paul s’exprime sur sa conversion. Connaître le Christ, c’est plonger dans sa mort et sa résurrection et espérer entrer un jour avec lui dans la plénitude de la vie. Ce nouvel itinéraire de vie, Paul le compare à une course : Non que je sois déjà au but, ni déjà devenu parfait; mais je poursuis ma course pour tâcher de saisir, ayant été saisi moi-même par le Christ Jésus. Non, frères, je ne me flatte point d'avoir déjà saisi; je dis seulement ceci: oubliant le chemin parcouru, je vais droit de l'avant, tendu de tout mon être, et je cours vers le but, en vue du prix que Dieu nous appelle à recevoir là-haut, dans le Christ Jésus (Ph 3, 12-14).
Paul l’entraîneur
L’ambition de Paul, c’est que les chrétiens et les chrétiennes de ses communautés se mettent à courir eux aussi à la suite du Christ : Ne savez-vous pas que les coureurs, dans le stade, courent tous mais qu’un seul gagne le prix ? Courez donc de manière à le remporter. Tous les athlètes s’imposent une ascèse rigoureuse; eux, c’est pour une couronne périssable, nous, pour une couronne impérissable. Moi donc, je cours ainsi: je ne vais pas à l’aveuglette; et je boxe ainsi : je ne frappe pas dans le vide. Mais je traite durement mon corps et le tiens assujetti, de peur qu’après avoir proclamé le message aux autres, je ne sois moi-même éliminé (1 Co 9, 24-27).
Paul sait que suivre Jésus exige beaucoup de persévérance et de courage, surtout dans une société où les chrétiens sont en minorité et parfois tentés de retourner à leurs anciennes pratiques religieuses et morales. La fidélité et la persévérance dans la vie chrétienne doivent être sans cesse soutenues et encouragées. Ayant fiancé les chrétiens au Christ, il veut qu’ils vivent dans une sainteté et une pureté qui laisse toute la place au Christ dans leur vie (2 Co 11, 2). Paul s’acquitte de son devoir d’éducateur de la foi en entraînant les disciples du Christ à la vigilance et à la fidélité, à l’amour fraternel, à la prière communautaire et au combat de la foi. C’est de cette manière qu’ils deviendront de bons marathoniens.
Extrait d’un article paru dans Contact catéchuménat (janvier 2009).
Source: Le Feuillet biblique, no 2191. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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Chronique précédente :
Visage de Paul - La résurrection (9/12)
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