|
Les 12 petits Prophètes (5/9)
|
||||
Michée et SophonieMichée , le prophète de malheur... et de la consolation!Toujours au VIIIe siècle av. J.C., mais plus tardivement, Michée continue sur la lancée de ses deux prédécesseurs (Amos et Osée) en dénonçant à la fois les injustices sociales de son temps et l’idolâtrie qui contamine le peuple de l’alliance, mais c’est en Juda (royaume du Sud) qu’il prophétise. Il a la réputation d’être un prophète de malheur. De fait, il verra de son vivant la chute de Samarie (en 721 av. J.C.) et la fin du royaume du Nord, et prédit des jours aussi sombres pour Jérusalem et le royaume du Sud, y voyant les conséquences du péché du peuple. Michée fustige les faux prophètes qui tiennent un discours rassurant que les dirigeants se plaisent à entendre. Le malheur viendra assurément, car Dieu doit éduquer son peuple infidèle. Mais le Dieu que prêche Michée n’est pas que punisseur, il est aussi sauveur. En alternance avec les annonces de malheurs, ce livre comporte de merveilleuses promesses d’un bonheur à venir émanant de Jérusalem. C’est aussi Michée qui parle d’un roi-messie devant venir de Bethléem, comme son ancêtre David. Matthieu interprétera la naissance de Jésus comme étant la réalisation de la prophétie de Michée (voir Mi 5,1-3 et Mt 2,5-6). Et puis, Michée ne nous a-t-il pas légué merveilleusement, dans une formule aussi simple que belle, ce que Dieu attend de ses enfants? : « Homme, le Seigneur t'a fait savoir ce qui est bien, ce qu'il réclame de toi : rien d'autre que pratiquer la justice, aimer la miséricorde, et marcher humblement avec ton Dieu. ». (Mi 6,8) Autre période, autres prophètesDans la période sise entre la chute du royaume du Nord (721) et celle du Royaume du Sud (587), alors que le royaume du Sud périclite, subissant maintes pressions, et que la menace babylonienne se fait de plus en plus sentir, les prophètes Sophonie, Nahum et Habaquq accompagnent le peuple de Juda. Sophonie, l’annonceur du Jour de DieuSophonie! Vous le connaissez peut-être sans le savoir? Il a inspiré des poètes médiévaux à écrire cette fameuse et terrifiante séquence liturgique, le Dies irae (ce qui signifie : Jour de colère), que l’on chantait aux messes de funérailles autrefois 1 et que plusieurs grands compositeurs ont mis en musique dans leur messe de Requiem.
En effet, ce fameux « Jour de colère », jour où Dieu tirera vengeance de tout le mal commis parmi les nations et en Juda, Sophonie l’annonce dans une période troublée et particulièrement sanglante. Il prophétise vers la fin du VIIe siècle (à partir de 650) au royaume du Sud. Les événements de la chute du Royaume du Nord sont encore frais à la mémoire collective du peuple de l’alliance et l’Assyrie n’a pas cessé, depuis, d’étendre son expansion de cruelle manière aux dépens d’autres peuples voisins. En Israël, on n’a pas encore rompu avec l’idolâtrie, ce qui, selon Sophonie, attise la colère de Dieu. Sévère dans ses jugements, Sophonie est cependant plein de tendresse pour les humbles et les pauvres qui mettent leur confiance dans le Seigneur. Il voit en eux le petit « reste » d’Israël, échappant à la colère de Dieu, à partir duquel la restauration sera possible, une fois que les malheurs décrétés seront passés.
Après la pluie, le beau temps; le livre se termine sur des promesses de bonheur pour Jérusalem. Fête annoncée, joie exubérante - qui contraste si bien avec le début du livre! - dont la source est la présence du Seigneur au milieu de la ville sainte.
______________ 1 Cette séquence a été retirée de la liturgie des défunts lors de la réforme liturgique qui a suivi le concile Vatican II.
Source: Le Feuillet biblique, no 2247. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.
Chronique précédente :
|
|||||
www.interbible.org
|
|||||