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Les 12 petits Prophètes (1/9)
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Démêlons nos prophètes!Avant de partir à la découverte de ceux qu’on appelle les douze « petits prophètes », il convient d’abord de les situer dans l’ensemble de l’Ancien Testament. Revenons donc aux bases, même si, pour plusieurs d’entre vous, celles-ci sont déjà connues… Mais ne disait-on pas autrefois: « Repetitio mater memoriae »? 1 La Bible hébraïque est formée de trois grandes parties : la Loi (ou Torah), les Prophètes (Nebi’im) et les autres Écrits (Ketouvim). Si la Torah est la collection de cinq livres 2 qu’on approche, chez les juifs, avec le plus de vénération, la collection des Prophètes n’occupe pas moins la plus large part de leur bible. Et, à l’intérieur de cette collection, la tradition juive distingue encore entre « prophètes premiers » et « prophètes derniers ». Curieusement, leur collection des « prophètes premiers » équivaut aux livres bibliques que la tradition chrétienne appelle couramment, pour sa part, les « livres historiques »3. Les prophètes premiersCes livres, qui racontent essentiellement les grandes pages de l’histoire d’Israël, depuis l’installation en terre promise jusqu’à l’exil à Babylone, sont appelés « prophétiques » par la tradition juive pour plusieurs raisons. Premièrement, parce que la tradition juive attribuait leur rédaction à des prophètes connus de l’Ancien Testament 4. Deuxièmement, prophétiques, ces livres historiques le sont en raison de la large part que ces récits narratifs consacrent à raconter la vie même des prophètes (par exemple le cycle d’Élie ou celui d’Élisée), ou encore leurs interventions à travers les vicissitudes de l’histoire du peuple d’Israël. Mais la principale raison de la classification de ces livres bibliques sous l’appellation « prophètes premiers » ne serait-elle pas que, pour l’homme de la Bible, l’histoire est enseignante? L’histoire est interprétée en termes prophétiques, en termes d’aller-retour vers Dieu, de fidélités et d’infidélités, avec les conséquences qui s’en suivent, épreuves ou bonheur pour Israël, qui sont vues comme autant de sentences d’un Dieu qui éduque son peuple. Les prophètes derniersLes « prophètes derniers » sont, quant à eux, ceux que la tradition chrétienne considère comme les « prophètes écrivains », ou, plus justement dit, les prophètes dont un livre biblique porte le nom 5. Mais distinguons encore davantage. Parmi ceux-ci, trois d’entre eux sont qualifiés de « grands prophètes » et les douze autres, de « petits prophètes ». Les trois grands, on le devine, sont ainsi nommés en raison de la longueur considérable de leur œuvre et non pas en raison de leur plus grande importance: il s’agit d’Isaïe, de Jérémie et d’Ézéchiel. Quant aux douze « petits », dont l’œuvre est plus courte - mais le message non moins pertinent pour leur époque - je vous mets au défi d’en défiler la liste par cœur! Si certains de ces petits sont plus fameux (comme Amos, Osée, Jonas), d’autres, par contre, sont presqu’inconnus de la majorité. Combien sont-ils, en effet, - je serais curieux d’en faire le sondage - les chrétiens qui connaissent les prophètes Abdias, Nahoum, Habaquq, pour ne nommer que ceux-là? D’où la pertinence de cette chronique Découverte! Voici donc la liste de ces douze dans l’ordre de leur apparition dans la Bible hébraïque : Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahoum (ou Nahum), Habaquq, Sophonie, Aggée, Zacharie et Malachie. Les prochaines chroniques verront donc à situer brièvement chacun de ces petits prophètes dans la chronologie de l’histoire d’Israël, à esquisser un peu les situations sociales et politiques dans lesquels ils ont prophétisé, ainsi qu’à rendre compte de l’essentiel de leur message. Quant aux douze prophètes, bien que leurs ossements soient toujours dans la tombe, que Dieu leur suscite des successeurs! En effet, ils ont rendu des forces au peuple de Jacob et l'ont sauvé, parce qu'ils n'ont jamais désespéré (Sirac 49,10). ________________ 1 Qui se traduit : « la répétition est la mère de la mémoire ».
Source: Le Feuillet biblique, no 2243. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal. Chronique précédente :
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