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Élie le prophète (6/6)
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Élie et l'idéal monastiqueOn ne saurait terminer le portrait du prophète Élie sans évoquer l’inspiration qu’il a suscitée dans la tradition monastique. On a vu en lui l’homme qui se tient à l’écoute de la Parole et le guide vers la rencontre du Dieu vivant. Je vous invite à lire ce témoignage d’une carmélite : À l’écoute de Dieu. « Il est vivant, le Seigneur, en présence de qui je me tiens... » Par ce cri, Élie, le rude prophète de l'Israël du 9e siècle, nous interpelle encore. Qu'a-t-il à nous dire aujourd'hui, cet homme austère et ardent, solitaire en quête de Dieu et solidaire de son peuple divisé et infidèle? Sa présence à la Transfiguration du Christ active et confirme sa mission de guide vers la rencontre du Dieu vivant. La tradition monastique d'Orient et d'Occident ne s'y est pas trompée en le prenant pour modèle sur le chemin de la prière, car si nous pouvons désormais « contempler la gloire de Dieu qui est sur la face du Christ », ce grand chercheur de Dieu peut encore nous en donner la soif, nous communiquer sa flamme ! À nous qui refusons une prière sécurisante ou sentimentale, Elie montre que la recherche de Dieu est une expérience de foi vive, qui engage tout l'être, toute la vie au service de ce Seigneur et de son dessein de salut. Personne n'est plus libre, moins installé, plus vulnérable aussi, que celui qui accepte d'être mené par la Parole et l'Esprit de Dieu : c'est le sort d'Elie et des prophètes de tous les temps, comme de chaque chrétien qui se risque à vivre de sa foi... À nous qui cherchons à tâtons l'unité de notre vie, l'équilibre de la prière et de l'action, Elie indique la source jaillissante de l'une et de « autre : la relation personnelle, la communion à Celui qui parle, qui fait vivre et agir. La même Parole l'attire au désert et lui confie sa mission; elle résonne avec force dans des formules lapidaires : Va-t-en d'ici... cache-toi au torrent... lève-toi et mange... tiens-toi dans la montagne devant le Seigneur... va, retourne... - Et Élie, simplement, obéit : sans discuter, sinon sans faiblir; et sa faiblesse même est une parole pour nous; elle nous dit que l'homme de prière demeure un homme « semblable à nous »; il ne peut marcher vers Dieu que dans la force qu'il reçoit de Lui : « Soutenu par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu'à la montagne de Dieu, l'Horeb ». Nous, dont la foi est hésitante ou douloureuse, Elie nous engage à aventurer notre vie avec Dieu. Il ne s'agit pas d'abord de comprendre la Parole de Dieu, mais de l'écouter - donc d'en prendre les moyens de silence et de libération intérieure - et de la « faire », de lui obéir. Alors, sans doute, nous comprendrons... « Bienheureux ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la mettent en pratique. » Nous qui sommes en quête de maîtres spirituels, avec Abraham et Moise, Élie peut nous guider sur le chemin de la prière : pour eux, comme pour nous, ce chemin passe par le désert où l'on quitte ses sécurités pour apprendre à marcher dans la force d'un Autre, et conduit à la rencontre silencieuse de Celui qui parle : dans la brise légère de l'Horeb comme dans la lumière du Thabor, Il parle de son amour pour les hommes, Il se révèle comme Celui qui sauve en se donnant Lui-même dans sa Parole : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-Le... »
Source: Le Feuillet biblique, no 2242. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.
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