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Élie le prophète (4/6)
 

La rencontre de Dieu à l'Horeb

Après sa victoire sur les prophètes de Baal, Élie subit cette fois les foudres de la reine Jézabel : Le roi Achab avait rapporté à Jézabel comment le prophète Élie avait réagi et comment il avait fait égorger tous les prophètes de Baal. Alors Jézabel envoya un messager dire à Élie : « Que les dieux amènent sur moi le malheur, et pire encore si demain, à cette heure même, je ne t’inflige pas le même sort que tu as infligé à ces prophètes. » Devant cette menace, Élie se hâta de partir pour sauver sa vie (1 Rois 19, 1-3).

     Élie quitte donc la Samarie, traverse la Judée et s’arrête à Bershéba, dans le désert de Juda. Le prophète est pris de découragement. Il se trouve isolé dans une société qui rejette son appel à la conversion. Alors qu’il fuit pour sauver sa vie, le voilà qui préfère mourir plutôt que de s’acharner à faire entendre une parole qui n’est pas écoutée : Il marcha toute une journée dans le désert. Il vint s’asseoir à l’ombre d’un buisson, et demanda la mort en disant : « Maintenant, Seigneur, c’en est trop! Reprends ma vie : je ne vaux pas mieux que mes pères. » Puis il s’étendit sous le buisson, et s’endormit (1 Rois 18, 4-5). Que veut dire Élie quand il constate qu’il n’est pas meilleur que ses pères? Il se compare à la génération des Hébreux qui a parcouru le désert vers la terre promise et qui n’a cessé de murmurer contre le Seigneur. Cette génération s’est éteinte au désert sans jamais voir la promesse se réaliser (Nombres 14, 22-23). Élie souhaite donc pour lui-même le destin qu’a connu cette génération.

     À deux reprises, un messager du Seigneur le réveille, le force à manger et lui ordonne se lever et de se remettre en route : L’ange du Seigneur le toucha et lui dit : « Lève-toi, et mange! Autrement le chemin serait trop long pour toi. » Élie se leva, mangea et but. Puis, fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu (1 Rois 18, 7-8). Telle est la réponse du Seigneur qui engage son prophète dans un nouvel exode. Ce temps de pèlerinage en sera un de mise à l’épreuve, de purification et de formation en vue d’une étape nouvelle de sa vie et de sa mission. Élie met donc ses pas dans ceux de Moïse. Son chemin le conduira jusqu’à l’Horeb, la montagne sainte, là où le Seigneur s’était manifesté à Moïse et avait conclu l’alliance avec son peuple.

La voix d’un fin silence

     Une fois arrivé à l’Horeb, Élie entre dans une grotte, celle où selon la tradition le Seigneur cacha Moïse quand il passa devant lui (Ex 33,21-23) : Là, il entra dans la caverne et y passa la nuit. Et voici que la parole du Seigneur lui fut adressée. Il lui dit : «Que fais-tu là, Élie ?» Il répondit : «J’éprouve une ardeur jalouse pour toi, Seigneur, Dieu de l’univers. Les fils d’Israël ont abandonné ton Alliance, renversé tes autels, et tué tes prophètes par l’épée ; moi, je suis le seul à être resté et ils cherchent à prendre ma vie.» Le Seigneur dit : «Sors et tiens-toi sur la montagne devant le Seigneur, car il va passer» (1 Rois 19, 9-11). 

     Il est intéressant de noter la manière divine d’entrer en contact avec Élie. Le Seigneur n’est pas sans savoir quel motif a conduit Élie jusque là. Loin de le juger, il l’aborde plutôt par une question. Il permet ainsi à Élie de prendre conscience de ce qu’il est venu chercher dans le désert. Élie a besoin de sortir de son désarroi, de détourner son regard de lui-même pour se recentrer sur le Seigneur dont il prétend être le serviteur fidèle et jaloux. Mais l’est-il réellement puisqu’il a fui le terrain de sa mission? N’a-t-il pas encore besoin de devenir fidèle? Le Seigneur invite Élie à sortir de la grotte, à sortir de lui-même pour attendre son passage.

     Élie fera la rencontre du Seigneur non pas dans la violence du vent, du feu ou du tremblement de terre, mais dans la voix d’un fin silence. Le Seigneur ne s’impose pas mais il se laisse découvrir. Pour le rencontrer, l’être humain doit se tenir en éveil et opérer un discernement. Une fois le Seigneur passé, le même dialogue se répète mais, cette fois, c’est pour renouveler l’envoi en mission : Le Seigneur lui dit : « Repars vers Damas, par le chemin du désert. Arrivé là, tu consacreras par l’onction Hazaël comme roi de Syrie ; puis tu consacreras Jéhu, fils de Namsi, comme roi d’Israël ; et tu consacreras Élisée, fils de Shafath, comme prophète pour te succéder » (1 Rois 19, 15-16).

 

Yves Guillemette, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2240. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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Élie le prophète - Le serviteur du Dieu vivant

 

 

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