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Le Cantique des cantiques (5/6)
 

Il est grand l'amour de l'homme et de la femme

Le Cantique des cantiques constituent l’un des maillons de l’interprétation théologique des rapports de Dieu avec son peuple. En effet, la relation amoureuse de l’homme et de la femme, avec son accomplissement dans l’union conjugale, est l’analogie privilégiée pour représenter le type de relation intime qui unit le Seigneur Dieu et son peuple Israël. Cette analogie prend sa source dans la notion de création de l’homme et de la femme à l’image de Dieu selon sa ressemble, comme on la trouve exprimée dans le récit des origines en Genèse 1, 26-27. L’expérience du prophète Osée qui reprend son épouse infidèle (Osée 2, 4-27) sert elle aussi à symboliser la relation parfois tumultueuse entre Dieu et Israël et révéler l’infinie miséricorde de Dieu qui conduit son épouse au désert pour la séduire à nouveau et renouer l’alliance : C’est pourquoi, mon épouse infidèle, je vais la séduire, je vais l’entraîner jusqu’au désert, et je lui parlerai cœur à cœur. Et là, je lui rendrai ses vignobles et je ferai du Val-de-Confusion la porte de l’espérance. Là, elle me répondra comme au temps de sa jeunesse, au jour où elle est sortie du pays d’Égypte. (…)   Je te fiancerai à moi pour toujours, je te fiancerai à moi dans la justice et le droit, dans l’amour et la tendresse ; je te fiancerai à moi dans la fidélité, et tu connaîtras le Seigneur  (2, 16-17.21-22).

Ainsi le Christ aime l’Église

    La Lettre aux Éphésiens, attribuée à Paul, reprend cette analogie pour l’appliquer à la relation du Christ et de l’Église (Éphésiens 5, 25-33). Ce texte a souvent donné lieu à des applications malheureuses fondées sur une lecture littérale pour justifier des modèles sociologiques qui confinent la femme dans une situation de dépendance par rapport à l’homme. Si ce modèle a été relégué aux oubliettes, le texte d’Éphésiens demeure ostracisé et allergène pour beaucoup. Et pourtant que de profondeur dans cette vision de la relation amoureuse de l’homme et de la femme qui fait d’eux un corps unifié, une communauté de vie, qui acquiert la valeur de sacrement de l’amour du Christ et de l’Église. On ne peut nier que ce texte porte un modèle sociologique lié à la société gréco-romaine de son temps. Mais remarquons surtout que la pensée s’articule autour de la personne du Christ. Dans une société où le statut social et juridique des femmes repose sur un rapport de dépendance avec leur père ou leur mari, le texte présente aux gens mariés un modèle révolutionnaire basé sur l’amour du Christ. En effet, l’amour du Christ pour son Corps qui est l’Église et pour laquelle il a donné sa vie afin de la rendre sainte, belle et immaculée, met la barre assez haute pour les époux. Essayons de lire ce texte en nous libérant des idées préconçues pour en découvrir la richesse spirituelle et théologique et les interpellations pour la vie conjugale.

Dans le respect du Christ, soyez soumis les uns aux autres ; les femmes, à leur mari, comme au Seigneur; car, pour la femme, le mari est la tête, tout comme, pour l’Église, le Christ est la tête, lui qui est le Sauveur de son corps. Eh bien ! puisque l’Église se soumet au Christ, qu’il en soit toujours de même pour les femmes à l’égard de leur mari.

Vous, les hommes, aimez votre femme à l’exemple du Christ : il a aimé l’Église, il s’est livré pour elle, afin de la rendre sainte en la purifiant par l’eau du baptême et la Parole ; il voulait se la présenter à lui-même, cette Église, resplendissante, sans tache, ni ride, ni rien de tel ; il la voulait sainte et immaculée. C’est de la même façon que les maris doivent aimer leur femme : comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme s’aime soi-même. Jamais personne n’a méprisé son propre corps: au contraire, on le nourrit, on en prend soin. C’est ce que fait le Christ pour l’Église, parce que nous sommes les membres de son corps. Comme dit l’Écriture : À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un.

Ce mystère est grand : je le dis en pensant au Christ et à l’Église. Pour en revenir à vous, chacun doit aimer sa propre femme comme lui-même, et la femme doit avoir du respect pour son mari (Éphésiens 5, 25-33).

 

Yves Guillemette, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2212. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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Le Cantique des cantiques - Un éloge de beauté

 

 

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