chronique du 17 février
2006
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« Les
grandes eaux de Gabaon » (2) Ils emmenèrent leurs hommes pour
aller attaquer Ismaël. La chronique darchéologie
précédente portait sur lun des deux systèmes
dapprovisionnement en eau de Gabaon, le grand puits rond; il est
donc normal de présenter aussitôt le deuxième système,
une galerie creusée dans le rocher jusquà la source. Figure 1 : Plan horizontal des deux systèmes Cet ouvrage, bien que de plan très différent, est tout aussi remarquable par la complexité et le gigantisme de sa réalisation. Il souligne encore fortement limportance inestimable de leau par le prix quil faut payer, en travail humain, pour en assurer laccès de façon permanente. Ce système en galerie (1/A) a son entrée à 2,40 m du puits rond (1/13) et à 1,5 m à lintérieur du rempart (1/C). Nous distinguons facilement trois éléments principaux de sa constitution. Le premier élément est la longue galerie daccès (1/a et 2/a) à la citerne (1/c et 2/c) au pied de la colline. Cette première galerie a une longueur totale de 45 m et une largeur moyenne de 1,5 m; creusée en escalier de 93 marches, elle exige une descente de 24,60 m. Des niches pour des lampes sont creusées dans les parois à des intervalles assez réguliers. Comme le plan 2 (coupe verticale) nous permet de le voir clairement, la partie de la galerie voisine du rempart a été creusée en tranchées à ciel ouvert : sous le rempart on a laissé le rocher intact sur une épaisseur de 2 m; une fois la galerie achevée, on a placé de grandes dalles au-dessus de ces tranchées, quon a ensuite recouvertes de terre. Cette technique a facilité grandement un tel creusage, tout en assurant une meilleure aération et un éclairage adéquat pour la réalisation de la deuxième partie de la galerie qui a bien la forme dun tunnel. Figure 2 : Coupe verticale de la galerie Leau qui est atteinte au pied de
cette galerie en gradins devait sans aucun doute sourdre, avant les travaux,
dans une grotte à cet endroit. Pour améliorer son puisage
et augmenter sa conservation, on agrandit la grotte naturelle en vaste
citerne (1/c et 2/c), longue de 12 m et haute de 3 m. En temps
de guerre son accès est fermé à lennemi, qui
aurait pu lutiliser ou encore lempoisonner, par une grosse
porte de 80 cm dépaisseur, et bien fixée dans
des rainures taillées dans la paroi rocheuse. Là aussi,
une lampe éclairait la citerne, une fois la porte fermée. La citerne Au cours de laménagement de la citerne, semble-t-il, on se rendit compte que la source nexistait pas à cet endroit précis, car leau séchappait par une crevasse dans le rocher. On a donc voulu augmenter le débit deau en remontant jusquà la source même en creusant une galerie dalimentation (1/b et 2/b), prenant soin de lui assurer une légère inclinaison pour hâter lécoulement des eaux, qui savèrent partir dune source (1/d et 2/d) située à 24,60 m sous le rempart, et à quelques mètres de lentrée de la galerie daccès. Cette deuxième galerie, dont la sinuosité sexplique facilement si on suit une crevasse dans le rocher, est longue de 41 m et haute de 1,6 m. Il faut rappeler que leau de cette source est encore abondante, aujourdhui, et quelle séchappe encore par ce tunnel jusquà la citerne. Ce deuxième système dapprovisionnement en eau a été beaucoup plus utilisé que le puits rond. Les marches de lescalier sont notablement plus usées que celles du puits rond; surtout, sur les deux parois de la galerie daccès, à la hauteur de la ceinture, une bande polie du rocher sest produite progressivement par le frottement des mains des porteurs deau qui, à la descente et à la remontée, cherchaient à sy appuyer. Comme le calcaire est particulièrement dur, un tel polissage nécessite une très longue période dusage. Le fouilleur, J.B. Pritchard, croit que ce système est postérieur au puits rond, sans doute contemporain du rempart et daté au XIIe siècle avant J.-C. Ce deuxième système simposait, vu le rendement assez limité du puits; cette hypothèse se confirme dans le fait que la première section de la galerie daccès a été creusée en tranchées de chaque côté du rempart. On propose donc le Xe siècle comme date de sa construction; il a pu être encore utilisé à lépoque romaine, quelque mille ans plus tard. Devant de tels ouvrages contigus pour assurer les Gabaonites de la provision deau nécessaire à leur subsistance, on comprend aussitôt quils aient été désignés comme « porteurs deau » (Jos 9,21-26), et que leur ville, Gabaon, puisse être identifiée par ses « grandes eaux » (Jr 41,12). Source : Parabole xiii/1 (1990). Première
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