chronique du 11 mars 2005
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Chefs de l'armée Des chroniques antérieures vous ont fait connaître les sceaux, sortes de signatures officielles, d'un certain nombre de fonctionnaires des royaumes de Juda et d'Israël. Des ministres, un maire, des scribes, un gardien de prison, et même un chef de corvée ont défilé sous vos yeux. En ces temps troublés, surtout au Proche-Orient, voici deux empreintes de sceaux de chefs de l'armée. Depuis le fratricide de Caïn, la guerre fait partie du destin de l'humanité. La formation d'une armée devient une exigence de survie pour le Peuple de Dieu comme pour toutes les nations. Aux premières heures de l'histoire d'Israël, c'est toute la population qui prend les armes pour se défendre. Avec l'avènement de la royauté, une armée de métier devient une commodité obligée du gouvernement unifié. Dans les états de l'Antiquité, l'armée comporte généralement trois unités de base. Mentionnons d'abord la charrerie, apparue en Israël dès le règne de Salomon. Le roi aurait eu à son service 1400 chars et une cavalerie de 12 000 chevaux (1 Rois 10,26)! Beaucoup de gueules à nourrir pour un si petit pays! Comme chaque char requiert deux chevaux pour le tirer et un troisième de réserve, on peut en réduire le nombre au moins de moitié. Du mercenaire au général À l'époque, la plupart des armées enrôlent des mercenaires, des étrangers donc qui gagnent ainsi leur vie. Un luxe dont Israël ne se prive pas à en juger par des bons de commande trouvés à Arad, au sud de Jérusalem, au VIIe siècle. De surcroît, il s'agit d'un appel à des mercenaires grecs (Kittîm)! L'élite de l'armée israélite provient toutefois du peuple lui-même. Les recrues, appelées hommes de guerre (2 Rois 25,4; Jérémie 38,4) sont réparties en groupes de 1000, de 100, de 50 et de 10 (Exode 18,21; Deutéronome 1,15). Une chronique récente présentait le sceau d'un certain Yismaël, assassin de Godolias, gouverneur de Juda. Ce militaire aurait été à la tête d'une dizaine d'hommes (Jérémie 41,1-2). Le roi lui-même joue le rôle de grand général de l'armée (1 Rois 22,29; 2 Rois 3,9; 23,29). Mais le vrai travail de direction revient à des fonctionnaires appelés des sâr en hébreu, soit des chefs de groupes. À leur tête, un grand chef devait assurer la cohésion de ces diverses forces. Figure 1 : empreinte du sceau et sa reproduction Deux empreintes de sceaux qui viennent de faire leur apparition peuvent confirmer l'existence de ces chefs de l'armée. Le premier, qui porte les empreintes digitales (!) de son propriétaire, se lit sur trois lignes : « Au chef de l'armée. Ministre d'Osée » (fig. 1). Cet Osée est le dernier roi du royaume du nord, Israël (732-724 av. J.-C.). C'est sous son règne que les Assyriens envahissent le pays pour en faire une province; Osée, exilé, entre dans le silence (2 Rois 17,1-6). Les deux titres inscrits sur ce sceau : « chef de l'armée » et « ministre » (serviteur) sont un fait unique. Serait-ce que ce «chef de l'armée» était le général (« ministre »), vu le nombre assez élevé de « chefs »? Nous le croyons bien volontiers. Figure 2 : empreinte du sceau et sa reproduction Le deuxième sceau se lit : « À Tobshalem chef de l'armée », le nom propre étant séparé du titre par un motif géométrique (fig. 2). Il pourrait appartenir à un chef de 1000, 100, 50 ou 10 combattants. Qui sait? Deux découvertes qui ne manqueront pas de réjouir les archéologues. Source : Parabole xxvii/1 (2004). Le temple de la « grande dame »
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