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La foi et la rencontre du Christ (21/32)

 

Sur les chemins de la foi dans l'Évangile de Jean

Après la pause estivale, je reprends la chronique en gardant le cap sur le thème de la foi puisque l’Année de la foi suivra son cours jusqu’au 24 novembre prochain. Les nouveaux lecteurs pourront trouver les 20 textes précédents (Feuillet biblique 2347-2366) sur le site Interbible à l’adresse suivante : www.interbible.org/interBible/source/rencontres/index.html

Rafraîchissons notre mémoire     

    Avant d’entreprendre de nouvelles explorations dans les textes évangéliques, je me permets de replacer les lecteurs et lectrices dans le contexte de cette série sur l’expérience de la rencontre du Christ comme fondement de la foi. C’était une conviction que le pape émérite Benoît XVI n’a cessé de réitérer, notamment dans l’Exhortation apostolique post synodale Verbum Domini sur la Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l’Église (2010) comme dans la Lettre apostolique Porta fidei (La porte de la foi) qui promulgue l’Année de la foi. Tel est le cœur de l’identité et de l’existence chrétiennes.

    La foi, rappelons-le, se situe d'abord et avant tout dans l'ordre d'une relation vivante et personnelle avec Dieu. Grâce à elle, nous pressentons l'infini sans que pour autant cet infini se laisse enfermer dans des définitions parfois trop étroites. Par la foi, nous sommes de la lignée de tous les croyants pour qui l'infini n'est pas quelque chose de vaporeux, mais Quelqu'un, un être personnel, certes différent de nous, qui nous appelle à entrer en relation avec lui.

    Notre foi porte donc en elle l'amour infini de Dieu pour chacun et chacune de nous, un amour qui ne demande qu'une réponse généreuse de notre part. Notre foi se déploie à la mesure de l’Amour dont nous nous laisserons aimer. C’est ici que la rencontre du Christ joue un rôle fondamental pour grandir dans notre foi et entreprendre le chemin qui conduit au cœur même du Père, là où Jésus a sa demeure.

    Au gré des 20 articles précédents (Feuillet biblique 2347-2366), je vous ai conduits dans les évangiles synoptiques à la découverte de personnages qui ont rencontré le Christ. Ces hommes et ces femmes étaient habités par des besoins, des manques, des pauvretés, une quête spirituelle qui se sont avérés des chemins d’espérance menant à la rencontre du Christ. Ces rencontres se déroulent habituellement en 3 étapes :

  1. Un premier contact, qui s’exprime par une question, un cri, un geste révélant le motif particulier qui pousse une personne vers Jésus.
  2. Un dialogue où Jésus se montre à l’écoute de cette personne, lui fait verbaliser sa demande ou approfondir les motifs de sa démarche.
  3. Le résultat de la rencontre : d’abord le changement radical de la personne qui fait l’expérience d’être aimée, puis la reconnaissance de sa foi par  Jésus.

Incursion dans l’Évangile selon saint Jean

    D’ici la fin de l’Année de la foi, je vous propose une incursion dans l’Évangile selon saint Jean. On le définit souvent comme un évangile spirituel. Mais attention! Il ne s’agit pas de nous évader dans un «cyberespace spirituel» ou dans le monde du virtuel. Au contraire, l’évangile johannique m’apparaît porteur d’une spiritualité incarnée. Qu’est-ce à dire? Rappelons-nous l’affirmation majeure du prologue : Le Verbe s’est fait chair et il planté sa tente parmi nous, et nous avons vu sa gloire, cette gloire que, Fils unique plein de grâce et de vérité, il tient du Père (1, 14).

    L’humanité de Jésus est le chemin obligé par où Dieu passe pour se faire connaître, se communiquer, rendre visible son amour : Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle (3, 16). On ne peut cacher que l’agir et la parole de Jésus exigent de notre part un effort de discernement. Il nous faut accueillir cette humanité pour entrer dans l’expérience de la foi. C’est ce que vivront en particulier la Samaritaine, l’aveugle né, les disciples, Marthe et Marie. L’évangile de Jean est spirituel en autant qu’il expose l’œuvre de l’Esprit dans l’humanité de Jésus et en tous ceux et celles qui, nés de l’eau et de l’Esprit, sont devenus enfants de Dieu.

 

Yves Guillemette, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2367. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

Chronique précédente :
La foi et la rencontre du Christ
20- La foi à l’œuvre

 

 

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