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La foi des Thessaloniciens
(1 Thessaloniciens 1, 2-10)
Il ne peut y avoir de foi si ne retentit pas la Bonne Nouvelle du Christ. C’est ainsi que, à la prédication de Paul, est née la foi des Thessaloniciens. Si les prédicateurs de l’Évangile ont l’initiative de la transmission, les auditeurs ont, quant à eux, une réponse personnelle à exprimer. Pour Paul, la preuve que la parole des prédicateurs est reçue comme parole de Dieu réside dans les effets produits. Foi active, amour qui se fatigue, espérance persévérante, communion fraternelle: telle est l’expérience des chrétiens et des chrétiennes de Thessalonique qui apparaît comme un prototype de la vie de foi et interpelle notre propre expérience.
2 À tout moment, nous rendons grâce à Dieu au sujet de vous tous, en faisant mémoire de vous dans nos prières. Sans cesse, 3 nous nous souvenons que votre foi est active, que votre charité se donne de la peine, que votre espérance tient bon en notre Seigneur Jésus Christ, en présence de Dieu notre Père. 4 Nous le savons, frères, vous qui êtes aimés de Dieu, vous avez été choisis par lui. 5 En effet, notre annonce de l’Évangile n’a pas été, chez vous, simple parole, mais puissance, action de l’Esprit Saint, pleine certitude : vous savez comment nous noussommes comportés chez vous et pour vous. 6 Et vous-mêmes, en fait, vous nous avez imités, nous et le Seigneur, en accueillant la Parole au milieu de bien des épreuves, avec la joie de l’Esprit Saint. 7 Ainsi vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants de Macédoine et Grèce. 8 Et ce n’est pas seulement en Macédoine et en Grèce qu’à partir de chez vous la parole du Seigneur a retenti, mais la nouvelle de votre foi en Dieu s’est si bien répandue partout que nous n’avons pas besoin d’en parler.
9 En effet, les gens racontent, à notre sujet, l’accueil que nous avons reçu chez vous; ils disent comment vous vous êtes convertis à Dieu en vous détournant des idoles, afin de servir le Dieu vivant et véritable, 10 et afin d’attendre des cieux son Fils qu’il a ressuscité d’entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient.
Paul admire la foi des Thessaloniciens, qui s’est développée comme une relation vivante avec Jésus Christ. Il avait sans doute trouvé chez ces gens un peu de son expérience personnelle de conversion au Christ. En effet, ne devait-il pas joindre à l’annonce de l’Évangile le témoignage de sa propre foi? Sa rencontre du Christ, sur le chemin de Damas, a marqué toute sa vie et influencé sa conception de la vie chrétienne. Croire au Christ, c’est vivre sa vie présente dans la foi au Fils de Dieu, avec tout ce qu’elle comporte de grandeurs et de misères, de forces et de faiblesses, de joies et de peines, c’est vivre cette vie-là en union avec la vie même du Christ qui a aimé tout homme et toute femme jusqu’à donner sa vie pour eux (cf. Galates 2, 20).
Paul se plaît à mentionner que les Thessaloniciens ont une foi active et un amour qui se met en peine. La Loi est indissociable de l’amour et l’amour doit être manifesté par des gestes concrets. L’amour exprime la foi, tout comme la foi suscite et anime l’amour. Mais Paul est conscient que l’amour chrétien est exigeant; il souligne l’aspect coûteux des efforts consentis, le côté parfois « fatigant » de l’exercice de l’amour-charité. La nécessité de traduire la foi par des actes d’amour permet de garder les yeux fixés sur le Christ et d’être attentifs à sa présence en toute personne qui se fait proche de soi.
L’exemple des Thessaloniciens nous montre que la foi est l’adhésion volontaire, totale, généreuse et confiante d’un humain à la personne de Jésus Christ, le Ressuscité. C’est lui qui donne à notre existence sa signification ultime. Chez les personnes qui sont devenues chrétiennes au premier siècle, il fallait que leur soif de Dieu et leur recherche du sens de l’existence soit grande pour qu’elles trouvent en Jésus Christ celui qui pouvait combler leurs attentes ; il fallait également que l’Évangile se distingue par la nouveauté de son message pour avoir un impact décisif dans la vie de ces personnes qui ont choisi le Christ comme option de vie. En effet, si le Christ n’est pas ressuscité, il ne saurait répondre à l’inquiétude de l’être humain : quelle est la valeur et le sens d’une vie qui est marquée par la mort ?
Source : Le Feuillet biblique, no 2365. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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Chronique précédente :
La foi et la rencontre du Christ
18- La joie de croire de l'Éthiopien (Actes 8, 6-40)
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