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La lampe de ma vie
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chronique du 25 juin 2010
 

Au puits de la Samaritaine

Au puits de mon village, je suis venue chercher de l’eau
pour me rafraîchir, étancher ma soif et me laver.
Je suis venue sans penser à rien de particulier;
j’accomplissais une tâche journalière, sans plus.
J’avais tiré de l’eau et je remplissais ma cruche,
quand, tout à coup, je l’ai entendu : « Donne-moi à boire ! »

J’ai regardé alentour et je l’ai vu assis, sous un palmier.
Son châle de prière, posé sur la tête, était caractéristique.
C’était un Juif revenant probablement de Jérusalem,
un de ces pèlerins qui m’ont si souvent injuriée.
Moi, la femme et la samaritaine, je ne suis qu’objet de mépris.
A leurs yeux je ne vaux rien et ma présence leur fait peur.
Il paraît que je rends tout ce que je touche, impur...

« Donne-moi à boire! » Pour moi la surprise était totale.
Je me suis retournée vers lui et je lui ai dit, ironique :
« Tu es Juif et tu me demandes à boire, à moi, une samaritaine. »
Je croyais tenir ma revanche sur la vie; puis je l’ai mieux regardé.
Je restais méfiante, ne sachant pas quelle serait sa réaction.
Son regard posé sur moi avait la douceur de la soie d’orient
et ses yeux pétillaient de malice; il avait apprécié ma réaction.

Je lui ai donné à boire et d’un signe de tête il m’a remerciée.
Puis, en me rendant ma cruche, il m’a parlé à nouveau
et, je l’avoue, sa parole a commencé à jeter le trouble en moi :
« Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te parle,
c’est toi qui lui aurais demandé à boire
et il t’aurait donné de l’eau vive. »
Sur le moment, je suis restée sans voix, ne sachant que dire.
Il ne plaisantait pas et je sentais qu’il me parlait sérieusement.
Je lui ai fait remarquer qu’il n’avait rien en mains pour puiser.
Où la trouvera-t-il, cette eau vive ? J’étais curieuse de l’entendre.

puits

Avec un sourire plein de douceur, il m’a regardée et répondu :
« Tu viens chaque jour puiser de l’eau dans ce puits,
parce que cette eau n’étanche ta soif que pour un moment.
L’eau vive que je donne, n’est pas comme celle-là !
Celui ou celle qui la boit n’aura plus jamais soif;
elle est comme une source de vie éternelle en lui ou en elle. »
Ces mots résonnaient avec force au plus profond de moi.
Je ne peux pas dire que je comprenais bien ce qu’ils disaient,
mais je sentais que cet homme était un homme de Dieu.
Je l’ai appelé « Seigneur » et lui ai dit avec force :
« Donne-la moi, cette eau vive! Que je n’aie plus jamais soif,
que je n’aie plus à venir chaque jour puiser de l’eau à ce puits. »

La situation s’est corsée un peu, lorsqu’il m’a dit :
« Va chercher ton mari ! » Je ne voyais pas bien le rapport,
mais j’ai senti que je ne devais pas le tromper sur moi-même.
Je lui ai simplement dit la vérité : « Je n’ai pas de mari ! »
Je percevais bien qu’il n’attendait rien d’autre de moi.
Pour pouvoir dialoguer avec lui, il fallait que je laisse tomber
tous les faux-semblants derrière lesquels je cachais ma vie.
A nouveau, il m’a regardé. Il n’y avait aucune colère en lui.
Il a simplement ajouté : « Tu dis vrai ! Tu en es à ton cinquième homme;
celui qui partage aujourd’hui ta vie n’est pas ton vrai mari! »
Il a ajouté cette remarque : « Tu as été vraie avec toi-même ! »

Je n’étais pas condamnée; j’étais acceptée telle que j’étais.
Pour la première fois, un homme de Dieu ne me jugeait pas
et m’encourageait à retrouver en moi un chemin de vérité.
Quelle sensation ! Ces mots me redonnaient ma dignité.
J’étais à nouveau debout, prête à reprendre le départ.

Curieuse, je lui ai posé la question qui me tenait à coeur :
« Où faut-il adorer Dieu, à Jérusalem ou sur le mont Garizim? »
« L’heure vient, a-t-il dit, où les vrais adorateurs
adoreront Dieu en esprit et en vérité! »
Je peinais à comprendre!
Je lui ai dit que le messie de Dieu nous expliquerait tout cela.
Sa réponse est venue, dite d’une voix douce et forte :
« Ce messie que tu attends, je le suis, moi qui te parle! »

J’ai mis un peu de temps à saisir ce que je venais d’entendre.
Ces mots pénétraient en moi comme un flot de lumière et de vie.
J’avais envie de l’embrasser, de chanter et danser tout à la fois.
 Je pleurais des larmes de joie: c’était comme une renaissance.
Mon corps et mon coeur meurtris recommençaient à vivre.
Il fallait que je le dise. Le retour de ses amis en fut le prétexte.
Je courus vers le village, criant à ceux que je rencontrais :
« Venez au puits ! Il y a là un certain Jésus de Nazareth!
Sa rencontre a bouleversé ma vie. Ne serait-il pas le Messie? »

Roland Bugnon

Lire aussi :
Le peuple élu

Chronique précédente :
Justice ou miséricorde? Pardon ou punition?

 

 

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