chronique du 26 mai 2009
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Séisme et tempête dans l’économie, signe d’une nouvelle Pentecôte?Actualité
Texte biblique : Actes des Apôtres 2
CommentaireLes présidents du Conseil mondial des Églises à Genève, dans leur message de la Pentecôte 2009, ont publié une réflexion inspirante sur la crise économique, une façon concrète de relire les évènements de notre foi à la lumière de la bible et de l’actualité. Une tempête terrible - c’est l’expression du premier ministre du Québec- s’est abattue sur l’économie mondiale. Les grands banquiers, les chefs d’entreprises et de la finance, les experts de tout acabit ont été surpris par l’ouragan. On n’a rien vu venir, nous dit-on. « Ce qui s'est passé du temps de Noé se passera de la même façon quand viendra le Fils de l'homme. En effet, à cette époque, avant la grande inondation, les gens mangeaient et buvaient, se mariaient ou donnaient leurs filles en mariage, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche ; ils ne se rendirent compte de rien jusqu'au moment où la grande inondation vint et les emporta tous. » (Matthieu 24) La Genèse nous raconte la cause de ce cataclysme : « Le Seigneur vit que les humains étaient de plus en plus malfaisants dans le monde, et que les penchants de leur cœur les portaient de façon constante et radicale vers le mal. Il en fut attristé et regretta d'avoir fait des humains sur la terre. » (Gn 6, 5-6) La première Pentecôte chrétienne est décrite dans les Actes des Apôtres comme un vent violent et un tremblement de terre qui secoue les bases de la maison. Quand la terre tremble, les maisons bâties sur le sable s’écroulent; seules résistent les maisons bâties sur le roc. (Mt 7,24) Les disciples enfermés et cloîtrés depuis l’exécution de Jésus, morts de peur, sont remplis d’un Souffle impétueux : ils sortent de leur placard, remplis de courage, et avec des langues de feu sortent témoigner de leur foi : celui que vous avez assassiné, ce Jésus crucifié, Dieu l’a relevé. Les foules sont secouées par ces gens sans culture et sans instruction qui ont un discours enflammé et convainquant que tout le monde peut comprendre. UNE PENTECÔTE AUJOURD'HUI?Je suis convaincu que cette crise économique est l’occasion d’une nouvelle Pentecôte. Nous sommes secoués, l’idéologie du tout au marché, le mal nommé néolibéralisme qui prône la dictature du marché, promu par les économistes de l’empire depuis 40 ans est un fiasco complet. Tout s’est écroulé et des milliards ont été perdus pendant que les capitaines des grandes entreprises de la finance prenaient leur retraite dorée avec des sommes astronomiques pour les récompenser d’avoir provoqué le désastre. C’est à n’y rien comprendre et les foules sont secouées : « Sœurs et frères, que devons-nous faire alors? » L’édifice était bâti sur le sable; tout s’est écroulé. Et l’appel de Pierre est simple : Vous avez été dans l’erreur; changez vos mentalités, pensez autrement et confessez vos péchés. La première chose à faire, selon Pierre, s’appelle la « métanoia », la conversion, la repentance. Aucun des personnages cités plus haut dans les extraits de journal, ne reconnaît la moindre responsabilité. Ils ne s’excusent pas, s’accusent encore moins et ne reconnaissent pas leur responsabilité. On perd 40 milliards à la Caisse de dépôt, 40 milliards qui assurent les retraites de citoyens et citoyennes en jouant à la roulette russe, mais on n’a commis aucune faute. C’est la faute à Dieu, paraît-il : act of god! On se graisse avec l’argent public, on pille, on vole, on ment, on détourne, on fraude l’impôt, mais personne n’est imputable. Pour que cette tempête amène la naissance d’un monde nouveau, il faut que les criminels reconnaissent leurs fautes et soient disposés à réparer le mal qu’ils ont fait. Il faut que les gestionnaires reconnaissent qu’ils ont fait fausse route. Le néolibéralisme a concentré la richesse dans quelques mains, laissé dans la grande misère les trois-quarts de la population mondiale, menacé la sécurité alimentaire des populations du globe et provoqué une crise écologique irréparable. La consommation à outrance est un désastre et une menace à la survie même de notre espèce. On ne peut continuer ainsi; il faut un changement! La présidence du Conseil mondial nous rappelle que la conversion dans le monde d’aujourd’hui, implique que :
BÂTISSONS UNE TERRE NOUVELLELa conversion proclamée par Jésus et réitérée fermement à la Pentecôte est une force pour notre transformation spirituelle, pour le changement et pour la rénovation. Il faut relancer l’économie sur des bases humanistes. En ce moment, on ne cherche qu’à reproduire le même schéma de toujours : relancer la consommation, relancer le crédit. L’occasion d’un grand Souffle nouveau est donnée. Une économie au service de l’humanité, des échanges humains basés sur les besoins fondamentaux. Une simplicité de vie pour tous, l’éradication de toutes les pauvretés, l’accès à la santé pour tout être humain sur cette planète, la fin des guerres de domination, aux occupations, à la violence. Ce discours est aussi utopique que celui des hommes et femmes de la Pentecôte qui sont sortis crier leur foi dans la venue du Royaume de Dieu sur terre. C’est là notre foi! Dans son discours, Pierre cite la prophétie de Joël, à savoir que le Souffle sacré de Dieu se répandra sur tout être humain, sur les jeunes gens et les jeunes filles qui auront des visions, et les vieillards qui auront des songes. Les serviteurs et servantes de Dieu seront des prophètes, chargés d’annoncer à l’humanité qu’UN AUTRE MONDE EST POSSIBLE et qu’il est déjà en marche. Le vieillard Jean, dans l’Apocalypse, eut cette vision : « Je vois le ciel nouveau et la terre neuve. Oui, le premier ciel, la première terre s’en sont allés. » (21,1) Remplis du Souffle saint de Jésus, sortons bâtir ensemble une terre nouvelle. Heureuse Pentecôte!Source: Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.
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