chronique du 20 janvier
2006
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LAnnonciation
(Luc 1, 26-38) LAnnonciation
Ce texte (Luc 1 26-38) d'une richesse inépuisable dont chaque mot est un trésor court le risque de lépuisement à force dêtre lu et proclamé. LAnnonciation aurait-elle encore quelque chose à nous annoncer? Le lectionnaire de lÉglise catholique au Québec ouvre une brèche par la cohabitation inattendue du texte de l'Annonciation avec celui de 2 Samuel 7. Retournons en - 1000, à lépoque où se situe lhistoire racontée en second livre de Samuel.
Quelques 900 ans et 28 générations plus tard, à entendre Matthieu,
C'est dans ces jours que Dieu envoie son messager, Gabriel, celui dont le nom signifie Force de Dieu, l'un des deux anges qui portent un nom dans la Bible (l'autre étant Michel). Messager qui parle au nom de Dieu, qui annonce la fin d'un monde en Daniel 8 et 9, et la naissance d'un nouveau monde en Luc 1 à travers la venue de Jean le Baptiste et Jésus. Dieu l'envoie en Galilée, région du nord de la Palestine méprisée par les gens du sud, de la Judée, de Jérusalem, parce que c'est une région multiculturelle, colonisée, décolonisée, recolonisée, avec de grands brassages de population. Il l'envoie à Nazareth, une ville dont nous ne savons même pas si elle a existé. Elle n'est mentionnée dans aucune source avant 135 de l'ère chrétienne. Dieu envoie ainsi Gabriel au cur du monde méprisé, méconnu, invisible et il l'envoie chez une jeune fille. Le mot vierge désigne aussi bien une femme qui n'a jamais eu de rapports avec un homme qu'une femme mariée qui n'a pas encore eu d'enfants. On parle dans ce cas de jeune femme. C'est cette expression qui, dans un autre texte grandement prophétique, en Esaïe 7,14, est traduite par parthenos dans la LXX. Ce mot va peu à peu restreindre son champ de signification pour ne plus porter que le sens de « vierge ». Dans le Premier Testament la référence à la virginité indique toujours que quelque chose de complètement nouveau va arriver, que Dieu va faire de la terre de désolation des humains une terre vierge qu'il va féconder pour que la vie reprenne. Quels que soient les questionnements ou les convictions des croyants concernant la virginité de Marie, ce que dit avec force le texte de Luc cest que Dieu repart avec les humains dans une relation vierge qui rend possible tous les enfantements. Qu'il repart dans une relation vierge au cur d'une terre méprisée et méconnue et à travers le corps d'une femme. Que c'est une jeune femme, un être à peine plus considéré qu'un objet, qui va devenir la maison qui va l'accueillir. Et cette jeune femme s'appelle Marie ou Mariam, ou Meriem ou Myriam, et elle est descendante de cette Myriam qui a permis la survie du petit Moïse sauvé des eaux. Et elle est donnée en mariage à Ioseph, descendant de ce Joseph qui a permis la survie de sa famille en Égypte. Et ce Ioseph est de la maison de David, de la lignée de ce David qui, tout roi qu'il était, n'a pas pu construire de maison à Dieu. C'est à cet homme, lourd d'un passé fertile de promesses mais stérile aujourd'hui, qu'il est donné de devenir le compagnon d'une jeune femme vierge de possibles, qui se laisse féconder par le Souffle Créateur pour devenir maison de Dieu. Que d'enfantements dans ce passage!
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