chronique du 6 février 2009
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Hallelujah de Leonard Cohen
Hallelujah est une chanson écrite par le compositeur canadien Leonard Cohen. À l'origine, elle faisait partie de l'album Various Positions. En décembre 2008, cette chanson refait surface en occupant simultanément les deux premières positions des « singles » du Billboard anglais. C'est grâce à Alexandra Burke qui a gagné le concours de téléréalité The X factor en interprétant Hallelujah de Cohen. Elle a renouvelé l'intérêt pour Hallelujah si bien que l'interprétation de cette même chanson par Jeff Buckley se retrouve alors deuxième au Billboard en même temps. La version d'Alexandra Burke a battu un record européen en vendant plus de 105 000 téléchargements en une seule journée. Elle a dépassé le cap du million de copies peu de temps après. Hallelujah a été enregistrée plus de 180 fois par divers artistes et a été utilisée dans plusieurs films et émissions de télévision. Lorsque vous entendrez cette chanson, vous verrez que sa mélodie est presque liturgique et qu’elle peut facilement nous amener vers une expérience spirituelle. Hallelujah nous intéresse surtout parce qu'elle contient plusieurs références bibliques dans ses paroles. D'abord, Hallelujah est un mot hébreu signifiant : « louez le Seigneur ». C'est une exclamation utilisée dans la liturgie et dans les psaumes. D'abord le sujet de la chanson semble être David, le roi qui jouait de la musique pour le Seigneur. La Bible raconte en effet que David jouait de la harpe pour apaiser le roi Saul (1 S 16,23). Traditionnellement, on lui attribue aussi la composition des psaumes. Le deuxième couplet de la chanson rappelle l'histoire de David et Bethsabée. Le livre de Samuel (2 S 11,2) raconte que David a vu Bethsabée prendre son bain. Bien qu'elle était déjà mariée, il coucha avec elle et fit mourir son mari à la guerre. Cet épisode raconte la plus grande faute du roi David. Puis, la chanson évoque un autre récit biblique : « She broke your throne and she cut your hair. » On reconnaît ici l'histoire de Samson, l'homme fort presque invincible qui a été vaincu par Dalila. Elle l'a séduit pour trouver son secret : si on lui coupe les cheveux, il perdra sa force. Elle lui coupe les cheveux et appelle les Philistins pour qu'ils l'attrapent et le tuent. (Jg 16) Puis, l'auteur fait un lien entre l'acte sexuel et Dieu : « And remember when I moved in you, The holy dove was moving too, And every breath we drew was Hallelujah. » The holy dove (sainte colombe) est remplacé dans certaine version par Holy Gost (Esprit Saint). On voit le lien entre la colombe et l'Esprit de Dieu dans le récit du baptême de Jésus (Mc 1,10). En hébreu et en grec, le mot pour esprit est le même que pour souffle. On comprend alors pourquoi Cohen fait un lien entre le souffle des amoureux et celui de Dieu. « You say I took the name in vain » fait probablement référence à un des dix commandments: « Tu ne prononceras pas à tord le nom du Seigneur ton Dieu. » (Ex 20,7) Ce nom de Dieu est celui qui est révélé à Moïse au buisson ardent : YHWH (Ex 3,14). À la fin de la chanson, l'auteur semble parler à Dieu et lui dire qu'il a fait du mieux qu'il pouvait dans sa vie et qu'il s'en remet à lui en chantant Hallelujah. « I'll stand before the Lord of Song With nothing on my tongue but Hallelujah. » Hallelujah
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