chronique du 28 octobre 2008
|
|||||
L'au-delà : qu'en dit Jésus ? Quand Jésus parle de la vie après la mort, il évoque le plus souvent des sentiments de joie: celle de se retrouver en communion les uns avec les autres et avec Dieu. La vie dans l’au-delà se confond la plupart du temps avec l’accomplissement du royaume de Dieu et le jugement universel. C’est alors la joie de participer au festin messianique (Mt 22, 1-14; Lc 14, 16-24), d’être reconnu comme un bon et fidèle serviteur qui a pris soin des affaires de son maître (Mt 24, 37-51), d’être récompensé pour avoir pratiqué l’amour du prochain, comme on peut le voir dans la scène grandiose du jugement (Mt 25, 31-46) ou dans la parabole du pauvre Lazare qui est emporté auprès d’Abraham alors que le riche se trouve dans un lieu de torture (Lc 16, 19-31). Toutes ces comparaisons ont un but: chasser la crainte vis-à-vis de Dieu dont le jugement serait implacable et nous faire prendre conscience que le ciel, c’est la rencontre de notre Père, avec une confiance semblable à celle que Jésus lui portait. Mais c’est aussi un Dieu qui connaît nos fragilités et se réjouit du moindre signe de bonne volonté que nous manifestons pour répondre à son amour. N’oublions jamais la miséricorde du père de la parabole de l’enfant prodigue (Lc 15, 11-32). La maison paternelle des enfants de Dieu Il est utile ici de savoir que l’expression « maison du Père » est synonyme de « famille de Dieu », car en hébreu comme en araméen, un même mot (bayit) désigne la maison et la famille. De même que les liens familiaux ne peuvent être détruits, ainsi en est-il de la foi en Jésus qui nous fait naître à la vie de Dieu et nous établit pour toujours dans la demeure du Père. Appliquée à l’au-delà, l’image de la maison du Père évoque la communion fraternelle de tous les enfants de Dieu qui sont unis par une même foi au Fils bien-aimé en qui est la vie (Jn 1, 4). Chacun ayant sa place dans la famille du Père, on peut espérer que chacun conservera le caractère unique de sa personne. Cette perspective d’avenir oriente le présent et façonne notre manière de vivre : l’amour fraternel pratiqué aujourd’hui nous prépare à goûter la joie de connaître la plénitude de la vie dans une communion d’amour avec le Père et chacun de ses enfants. C’est dans l’Évangile selon saint Jean que l’on trouve une réflexion théologique plus développée sur la vie éternelle. Le prologue de l’évangile affirme que la vie est une réalité possédée par le Verbe de Dieu: En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes (1, 4). Cette vie a été donnée par le Père au Fils pour qu’il la transmette aux êtres humains. Elle est communiquée à tous ceux qui, croyant au nom du Verbe fait chair, deviennent enfants de Dieu. Or pour Jean la vie éternelle est essentiellement connaissance et communion à Dieu. La vie éternelle Le don de la vie est enfin relié à l’élévation de Jésus. C’est le point culminant de son œuvre: Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle (3, 14-16). Dans la prière du chapitre 17, alors que son œuvre est parvenue à son heure, Jésus demande à son Père de le glorifier, c’est-à-dire de révéler sa nature divine, afin que la vie parvienne à tous ceux que le Père lui a donnés. Ainsi parla Jésus, et levant les yeux au ciel, il dit: «Père, l'heure est venue: glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie et que, selon le pouvoir que tu lui as donné sur toute chair, il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés! Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul véritable Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ» (Jean 17, 1-3). C’est par sa glorification, c’est-à-dire sa mort et sa résurrection, que Jésus retrouve le type de communion qu’il avait dès le commencement avec Dieu, et qu’il associe tous les humains à cette communion. Nous pouvons accueillir la vie de Dieu par la foi au Christ. Croire est la réponse de l’homme à l’œuvre de Dieu réalisée par Jésus: L’œuvre de Dieu c’est de croire en celui qu’Il a envoyé (6, 29). Nous entrons dans la vie en écoutant la parole du Fils et en croyant à Celui qui l’a envoyé: Telle est la volonté de mon Père: que quiconque voit le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle; et moi, je le ressusciterai au dernier jour (6, 40).
Chronique
précédente :
|
|||||
|
|||||