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Coups de coeurs
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chronique du 28 octobre 2008
 

L'au-delà : qu'en dit Jésus ?


Il n’est pas toujours facile de parler de réalités dont nous n’avons pas fait nous-mêmes l’expérience. Il en est une qui place tous les êtres humains sur un pied d’égalité : c’est l’au-delà. Certains croient que, après la mort, la vie se poursuit mais autrement, tandis que d’autres affirment que la mort ne peut conduire qu’au néant. Depuis la nuit des temps, nous sommes placés devant un inconnu où s’accumulent plus de questions que de réponses puisque, comme on le dit souvent, aucun mort n’est revenu nous dire ce qu’il y a de l’autre côté. D’ailleurs l’auteur du livre de la Sagesse, quelques décennies avant Jésus, prête la même remarque aux incroyants : Courte et triste est notre vie, il n’y a pas de remède lors de la fin de l’homme et on ne connaît personne qui soit revenu du séjour des morts (Sg 2, 1). Minute! Nous connaissons quelqu’un qui est revenu du séjour des morts : le Christ. Nous croyons que Jésus ressuscité est l’éternel Vivant, c’est-à-dire qu’il est entré dans la plénitude de la vie. Même si Jésus promet à ceux et celles qui croient en lui de les ressusciter et de leur donner la vie éternelle, il ne fournit cependant aucune description de la vie dans l’au-delà.

      Quand Jésus parle de la vie après la mort, il évoque le plus souvent des sentiments de joie: celle de se retrouver en communion les uns avec les autres et avec Dieu. La vie dans l’au-delà se confond la plupart du temps avec l’accomplissement du royaume de Dieu et le jugement universel. C’est alors la joie de participer au festin messianique (Mt 22, 1-14; Lc 14, 16-24), d’être reconnu comme un bon et fidèle serviteur qui a pris soin des affaires de son maître (Mt 24, 37-51), d’être récompensé pour avoir pratiqué l’amour du prochain, comme on peut le voir dans la scène grandiose du jugement (Mt 25, 31-46) ou dans la parabole du pauvre Lazare qui est emporté auprès d’Abraham alors que le riche se trouve dans un lieu de torture (Lc 16, 19-31). Toutes ces comparaisons ont un but: chasser la crainte vis-à-vis de Dieu dont le jugement serait implacable et nous faire prendre conscience que le ciel, c’est la rencontre de notre Père, avec une confiance semblable à celle que Jésus lui portait. Mais c’est aussi un  Dieu qui connaît nos fragilités et se réjouit du moindre signe de bonne volonté que nous manifestons pour répondre à son amour. N’oublions jamais la miséricorde du père de la parabole de l’enfant prodigue (Lc 15, 11-32).

La maison paternelle des enfants de Dieu
      Il n’y a en somme que des images qui peuvent évoquer, et non décrire, la vie dans l’au-delà. J’aime bien l’image de la maison du Père que l’on trouve dans le discours d’adieu de Jésus prononcé durant la dernière Cène : Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures; sinon, est-ce que je vous aurais dit : je vais vous préparer une place? Et quand je serai allé et que je vous aurai préparé une place, à nouveau je viendrai et je vous prendrai près de moi, afin que, là où je suis, vous aussi, vous soyez. Et du lieu où je vais, vous savez le chemin (Jean 14, 2-4). Il faut mettre cette promesse en rapport avec une affirmation du prologue de l’Évangile de Jean qui affirme que la foi au Fils nous fait devenir fille et fils adoptif de Dieu : Mais à tous ceux qui l'ont accueilli (i.e. le Verbe), il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom (Jn 1, 12).

      Il est utile ici de savoir que l’expression « maison du Père » est synonyme de « famille de Dieu », car en hébreu comme en araméen, un même mot (bayit) désigne la maison et la famille. De même que les liens familiaux ne peuvent être détruits, ainsi en est-il de la foi en Jésus qui nous fait naître à la vie de Dieu et nous établit pour toujours dans la demeure du Père. Appliquée à l’au-delà, l’image de la maison du Père évoque la communion fraternelle de tous les enfants de Dieu qui sont unis par une même foi au Fils bien-aimé en qui est la vie (Jn 1, 4). Chacun ayant sa place dans la famille du Père, on peut espérer que chacun conservera le caractère unique de sa personne. Cette perspective d’avenir oriente le présent et façonne notre manière de vivre : l’amour fraternel pratiqué aujourd’hui nous prépare à goûter la joie de connaître la plénitude de la vie dans une communion d’amour avec le Père et chacun de ses enfants.

      C’est dans l’Évangile selon saint Jean que l’on trouve une réflexion théologique plus développée sur la vie éternelle. Le prologue de l’évangile affirme que la vie est une réalité possédée par le Verbe de Dieu: En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes (1, 4). Cette vie a été donnée par le Père au Fils pour qu’il la transmette aux êtres humains. Elle est communiquée à tous ceux qui, croyant au nom du Verbe fait chair, deviennent enfants de Dieu. Or pour Jean la vie éternelle est essentiellement connaissance et communion à Dieu.

La vie éternelle
      La vie de Dieu rejoint les êtres humains à travers la mission du Fils: Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance (10, 10). Puisque la vie de Dieu est transmise par l’œuvre que Jésus accomplit au nom du Père, Jésus se présente comme étant lui-même la Vie: Je suis la Résurrection et la Vie:  celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais (11, 25-26). Jésus donne une eau qui jaillit en vie éternelle; il offre un pain qui demeure en vie éternelle; il est la lumière qui conduit à la vie. Il a les paroles de la vie éternelle, comme le confesse Pierre (6, 68) en faisant écho à la déclaration de Jésus: Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie.

      Le don de la vie est enfin relié à l’élévation de Jésus. C’est le point culminant de son œuvre: Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle (3, 14-16). Dans la prière du chapitre 17, alors que son œuvre est parvenue à son heure, Jésus demande à son Père de le glorifier, c’est-à-dire de révéler sa nature divine, afin que la vie parvienne à tous ceux que le Père lui a donnés. Ainsi parla Jésus, et levant les yeux au ciel, il dit: «Père, l'heure est venue: glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie et que, selon le pouvoir que tu lui as donné sur toute chair, il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés! Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul véritable Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ» (Jean 17, 1-3). C’est par sa glorification, c’est-à-dire sa mort et sa résurrection, que Jésus retrouve le type de communion qu’il avait dès le commencement avec Dieu, et qu’il associe tous les humains à cette communion.

      Nous pouvons accueillir la vie de Dieu par la foi au Christ. Croire est la réponse de l’homme à l’œuvre de Dieu réalisée par Jésus: L’œuvre de Dieu c’est de croire en celui qu’Il a envoyé (6, 29). Nous entrons dans la vie en écoutant la parole du Fils et en croyant à Celui qui l’a envoyé: Telle est la volonté de mon Père: que quiconque voit le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle; et moi, je le ressusciterai au dernier jour (6, 40).

 

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Les mots pour dire la résurrection