chronique
du 5 mai 2004
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Allez! Je vous envoie
La découverte du tombeau vide et la proclamation par un envoyé divin que Dieu a relevé des morts son Fils Jésus ne suffisent pas à susciter la foi des disciples à la résurrection. Il ne faut pas leur en tenir rigueur tant l'événement est inouï. Il faudra que Jésus ressuscité se manifeste à eux, mais encore là certains disciples ont peine à y croire. Quelques-uns eurent des doutes, Marie-Madeleine prend Jésus pour un jardinier, les deux disciples d'Emmaüs ne reconnaissent pas immédiatement celui qui marche avec eux, Thomas souhaite voir Jésus de ses propres yeux avant de donner foi au témoignage des autres disciples. Une fois qu'ils ont reconnu que le Ressuscité est la même personne que ce Jésus qu'ils ont suivi, qui a souffert la passion et qui est mort crucifié, alors là ils ne peuvent s'empêcher de témoigner de leur expérience aux autres membre de la communauté et de partager leur joie. Tous les récits mentionnent que la rencontre du Christ ressuscité ne peut être l'apanage d'une poignée de privilégiés. La bonne nouvelle doit prendre la route pour être communiquée, et même aller plus loin que le petit coin de terre que Jésus a sillonné. Elle est un trésor qui doit être mis à la disposition de tout être humain en quête d'espérance. Elle est la lumière offerte à ceux et celles qui sont en recherche de Dieu. À chacune de ses présences au milieu de la petite communauté, le Ressuscité envoie ses disciples en mission, comme des semeurs de la Parole vivante de Dieu. Cette Parole qui fait l'événement de Dieu parmi nous, c'est désormais le Ressuscité que les humains doivent avoir la possibilité de rencontrer pour unir leur vie à la sienne. Nous devons remercier saint Luc de nous avoir raconté comment les apôtres se sont acquittés de leur mission. Après avoir quitté Jérusalem et traversé la Samarie, ils ont poussé leur pérégrination vers les principales villes de l'empire romain. Mais il faut reconnaître, et Luc insiste, que le principal moteur de l'évangélisation est l'Esprit Saint. Qu'en serait-il aujourd'hui de l'Évangile si l'Esprit Saint n'avait pas mis le pied sur l'accélérateur pour en provoquer la diffusion. En effet, sans l'Esprit Saint, les apôtres n'auraient sans doute pas eu l'audace de répondre à la commande de Jésus. C'est avec un peu d'hésitation que l'on s'est dirigé vers les païens; c'est avec force discussion qu'on finit par les admettre dans la communauté de foi, sans les obliger, comme certains traditionalistes le souhaitaient, à se faire disciples de Moïse avant d'être disciples du Christ. C'est encore l'Esprit Saint qui pousse les chrétiens d'Antioche à envoyer Paul et Barnabé en mission. Le récit des Actes obéit à un rythme essoufflant. C'est comme si Luc nous disait: on n'arrête pas l'action de l'Esprit. Il faut que la Bonne Nouvelle atteigne le plus rapidement possible les confins du monde, afin que s'accomplisse la volonté de Dieu d'établir les humains dans la paix et la communion. Luc nous enseigne que le déroulement de la mission est d'abord et avant sous la gouverne de l'Esprit Saint. Ne pensons pas que Dieu manque de confiance dans les collaborateurs qu'il a choisis. Mais les hommes étant plutôt portés à se réfugier dans leurs sécurités, ils avaient besoin d'un solide coup de main, d'un vent fort qui les pousse au loin. Il ne saurait en être autrement aujourd'hui. Quelle est notre disponibilité au souffle de l'Esprit? N'avons-nous pas besoin que l'Esprit nous donne une nouvelle audace et un esprit d'initiative et de créativité pour tracer des chemins neufs et y faire circuler la Bonne Nouvelle? Yves Guillemette, ptre
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