chronique
du 2 décembre 2003
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Dans une mangeoire de Bethléem
Dans la banlieue de Jérusalem, à quelques kilomètres de la capitale de la Judée, comme une île au milieu d'un plan d'eau, se dresse un petit village. Il est environné de collines et entouré de vignes, d'oliviers et de figuiers. On peut aussi apercevoir des bergers paître leurs moutons dans la vallée. Les lieux sont accueillants et verdoyants. On sent qu'ils sont fertiles, d'où le nom jadis donné à ce village : Ephrata. Ce village porte la mémoire de Rachel, épouse bien-aimée de Jacob, qui mourut non loin de là en donnant naissance à Benjamin. Il est aussi la patrie de David, roi de Juda et d'Israël unifiés, fils de Jessé, lui-même descendant de Ruth qui s'unit à Booz, lorsqu'elle revint du pays de Moab où ses ancêtres s'étaient établis plusieurs générations auparavant. En comparaison de Jérusalem, la grande ville voisine, ce village était tout ce qu'il y avait de plus modeste, tant par ses dimensions et sa population que par les rares mentions de son nom dans les textes bibliques. Et pourtant, malgré son humilité, ce village était promis à une grande destinée, selon les mots du prophète Michée : Et toi, Bethléem Ephrata, trop petite pour compter parmi les clans de Juda, de toi sortira pour moi celui qui doit gouverner Israël. Ses origines remontent à l'antiquité, aux jours d'autrefois. C'est pourquoi, Dieu les abandonnera jusqu'au temps où enfantera celle qui doit enfanter. Alors ce qui subsistera de ses frères rejoindra les fils d'Israël. Il se tiendra debout et fera paître son troupeau par la puissance du Seigneur, par la majesté du Nom du Seigneur son Dieu. Ils s'installeront, car il sera grand jusqu'aux confins de la terre. Lui-même, il sera la paix (Mi 5, 1-4a). Bethléem! Ton nom se serait sans doute égaré dans les limbes de l'histoire si, un jour, n'était né chez-toi un fils de David que l'on proclamerait Fils de Dieu. Ce Fils qui allait, par la puissance de sa parole, étendre les frontières du peuple de Dieu jusqu'aux confins de la terre. Qui rassemblerait en un peuple nouveau, comme le berger son troupeau, tous ceux et celles qui se sentent mus par le désir de connaître Dieu. Bethléem! En ce jour où tu as vu naître le Fils de Dieu, homme parmi les hommes, humble parmi les humbles, un miracle s'est produit. Dans la mangeoire où le nouveau-né avait été déposé, les bergers, venus reconnaître le signe qui leur avait été donné, n'ont pas trouvé d'herbage pour leurs bêtes. À leur grand étonnement, ils y ont plutôt découvert celui qui allait être le pain donné par le Père pour rassasier les faims de l'humanité. Bethléem! Tu ne pouvais désormais mieux porter ton nom : la maison du pain. Peu importe que ton nouveau fils fût né dans une grotte ou une pièce retirée de la maison, tu hébergeais celui qui ferait du monde une vaste maison où faire l'apprentissage de la fraternité universelle, cette fraternité dont Dieu rêve depuis les premiers jours du monde. Bethléem! De l'une de tes maisons, on entend les gazouillis de celui dont la parole servira le pain de l'amour et de la vie en plénitude, le pain de la réconciliation et du pardon, le pain de la paix et de la justice, le pain de la confiance et de l'espérance, le pain que réclame notre faim. En souvenir de ce premier Noël, que nos vux aient la saveur de ce pain si divinement humain! Joyeux Noël à chacun et chacune de vous! Yves Guillemette, ptre
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