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Coups de coeurs
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chronique du 18 juin 2002
 

De la lune de Tintin à la Tour de Babel

Depuis aussi loin que je me souvienne, je suis un amateur de science-fiction. Depuis, de fait, le temps où j'apprenais à lire et où Tintin était le seul à avoir marché sur la lune.

     Les cinq séries télévisées Star Trek, notamment, occupent une place spéciale dans mon imaginaire. Ces dernières années, les thèmes religieux y ont refait surface. Après 35 ans et plus de 600 heures de télévision, on y voit apparaître des institutions sacerdotales, des moines, des rituels, ainsi que de grandes mythologies. Avec la grande liberté que donne aux scénaristes la multiplicité des civilisations imaginaires et des planètes inventées, l'univers religieux peut être exploré avec une créativité nouvelle.

     Je pense, par exemple, à ce personnage issu d'une culture guerrière qui raconte à des adolescents les exploits mythiques d'un héros fabuleux. « Est-ce que c'est vrai, toutes ces histoires?», lui demandent les jeunes. « Chaque fois que je les relis, répond l'adulte, j'y découvre de nouvelles vérités. »

     Voilà une réponse toute simple qui aurait sa place dans toute initiation biblique. Plus d'une page de la Bible, en effet, s'apparente à ces grands récits primordiaux qui mettent en mots, en images et en histoires de riches expériences d'humanité dont on peut tirer du neuf à chaque lecture. C'est évidemment un peu déroutant pour les modernes que nous sommes, issus d'une culture qui en quelques siècles a réduit la notion de vérité à l'exactitude factuelle. Que la poésie, l'art lyrique ou la mythologie puissent distraire, soit, mais qu'elles laissent aux sciences le champ de la vérité, sommes-nous tentés de dire; ce qui est vrai, c'est ce qui est vérifiable, ce qui s'est vraiment passé, ce qui est objectif. Notre étonnement est alors d'autant plus grand devant l'intérêt renouvelé que rencontrent par exemple les récits des spiritualités amérindiennes. Et que dire des mythes modernes comme Le Seigneur des Anneaux, une oeuvre qui touche les coeurs et les esprits et en dit long sur le bien, le mal, la fidélité, le courage et le combat des petits et des sans-pouvoir contre les puissances et les dominations de toute espèce.

     Nos bons vieux textes bibliques, pourtant archi-connus, peuvent aussi sans cesse être redécouverts. Et même nous réserver des surprises. Ils ne brillent pas par leurs connaissances scientifiques et historiques ou par leur érudition, mais par leur pertinence pour éclairer ce qui se passe dans le coeur humain et dans son rapport avec Dieu.

     L'expulsion du Jardin d'Éden, par exemple. Après que l'homme et la femme eurent essayé de devenir les égaux de Dieu, celui-ci semble se dire que, dans ces conditions, il ne faut vraiment pas qu'ils aient accès à l'arbre de vie. Mais aujourd'hui, en 2002, alors que l'homme et la femme ont appris les manipulations génétiques, les expériences in vitro et le clonage, se révèlent-ils plus prêts que jadis à avoir accès à l'arbre de vie? Quelle lumière ce vieux récit projette-t-il sur notre actualité?

     Ou le récit de la tour de Babel. On y voit l'humanité s'unir pour essayer de rejoindre le ciel avec la technologie de l'époque afin de dominer l'univers depuis la place de Dieu. La mondialisation avant le mot. Mais Dieu se dit que ce n'est pas la bonne voie. Il faudra attendre la Pentecôte et l'Esprit du Ressuscité qui seul peut conduire à une authentique mondialisation.

     La Bible n'est pas de la science-fiction, bien sûr, ni du cinéma. Mais projetée sur ce monde que n'auraient pu imaginer ses sages, ses prophètes ou ses apôtres, sa lumière peut encore nous surprendre.

     Bon été à tous. Et clin d'oeil à Sylvaine et Jean-Marc, mes parents, qui célébrent en août leur cinquantième anniversaire de mariage.

Bertrand Ouellet
[email protected]

 

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Là-haut sur la montagne