chronique
du 26 mars 2002
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Si la Vie vous intéresse...
Bien sûr que la vie nous intéresse, car elle est le bien le plus précieux que nous ayons reçu. Même si la vie nous fait parfois souffrir et qu'elle aura un terme sur cette terre, nous la protégeons comme la prunelle de nos yeux, nous la défendons avec toute l'énergie dont nous sommes capables. La vie est comme un vêtement qui nous habille depuis notre naissance. Tout neuf à nos premiers jours, ce vêtement prend de l'usure avec le cumul des ans. Mais comme un vêtement confortable dont nous ne voulons pas nous séparer, nous endossons la vie jour après jour avec l'espérance d'en jouir éternellement. La vie est tellement précieuse que c'est toujours avec consternation que nous voyons des gens y mettre fin brutalement ou la ruiner notamment par la consommation de drogue ou d'alcool. La fête de Pâques nous conduit de nouveau au cur de notre foi : la résurrection de Jésus. Lui aussi aimait la vie, la sienne et celle de toutes les personnes qu'il a rencontrées sur sa route. Les événements de sa passion et de sa mort, que nous rappelons durant la Semaine Sainte, nous indiquent que la perspective de se détacher de sa vie lui a causé angoisse et effroi. Il avait conscience de communier au destin tragique de tout homme. Mais sa mort n'a de sens que dans la mesure où toute son existence est un hymne à la vie donnée avec une mesure débordante d'amour pour le salut du monde, avec l'espérance que Dieu ne l'abandonnerait pas à la mort. Un peu comme les parents qui ne peuvent plus envisager leur vie personnelle sans celle de leurs enfants, ainsi Jésus Christ ne peut concevoir sa vie sans nous y associer à tout jamais. En ressuscitant Jésus d'entre les morts, Dieu va même jusqu'à nous dire qu'il ne peut se concevoir sans l'homme. Quel néant serait Dieu s'il n'avait personne à qui se faire connaître, à qui dire : « Je suis »; s'il n'avait pas l'homme avec qui entrer en dialogue et dire : « Tu es précieux pour moi ». Vers quel néant courrait l'homme si, dans sa quête de sens, Dieu ne venait pas à ses devants pour lui faire le don de la continuité de son être personnel au-delà des limites matérielles de la vie terrestre. La fête de Pâques nous conduit aussi au coeur de notre espérance : notre propre résurrection. Qu'il est grand ce mystère de la résurrection de Jésus! Mystère de la vie qui traverse la mort. Mystère de l'amour qui fait vivre en abondance. Mystère de Dieu qui, dans son amour, nous attire à lui pour nous faire entrer un jour dans la plénitude de sa vie, pour nous revêtir d'immortalité. Comme l'écrivait le sociologue québécois Fernand Dumont, dans un dernier livre où il partage ses convictions de croyant, « ce qui nous fait présentement ce que nous sommes, ce ne sont pas les matériaux de notre corps, mais sa forme animée par l'esprit et, tout autant notre insertion dans l'histoire. C'est de cet être-là que les chrétiens espèrent la renaissance éternelle » (Une foi partagée, p. 212). Que la fête de Pâques soit donc la célébration de notre foi au Christ ressuscité et de notre espérance en notre propre résurrection. Que cette foi et cette espérance nous engagent au service de la promotion et de la défense d'une vie de qualité, non seulement pour nous-mêmes mais aussi pour tout être humain, avec la force que donne l'amour de Dieu, qui est dès ici-bas une semence d'éternité. Car la Vie nous intéresse tous. Yves Guillemette, ptre
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