chronique du 27 février 2015

Pourquoi jeûner?

Plusieurs récits bibliques mentionnent l’abstention volontaire de manger ou de boire. Les circonstances peuvent être un deuil, un malheur ou une demande de guérison. On jeûne pour implorer le pardon, pour se préparer à accomplir une tâche et même pour obtenir une victoire militaire.

Par cet acte, une personne exprime son abandon à Dieu dont elle attend le secours. Celui qui jeûne veut ressentir dans son corps sa faiblesse et sa dépendance de Dieu afin d’être plus proche de lui.

D’abord individuels, les jeûnes deviennent communautaires à partir de l’exil à Babylone. La perte du Temple, de la terre et de la royauté est soulignée par divers jeûnes communautaires dont le jour du Grand Pardon, le Yom Kippour qui commémore ces désastres nationaux.

Les prophètes vont souvent dénoncer l’hypocrisie des jeûnes trop formels et vides de sens. Ils appellent le peuple à réaliser de vraies démarches pour montrer son humilité et revenir vers Dieu. Bien que Jésus ait jeûné lors de ses tentations au désert, il dénonce à la suite des prophètes la manière dont certains de ses contemporains jeûnent (Mt 6,16).

« Quel est donc le jeûne qui me plaît? N’est-ce pas faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs? N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, recueillir chez toi le malheureux sans-abri? » (Is 58,6-7a)

À la lumière de cette réflexion, on peut se demander pourquoi et comment jeûner aujourd’hui. Le jeûne du carême n’est pas une diète pour perdre du poids. Il peut prendre plusieurs significations beaucoup plus intéressantes. Il peut être symbole du deuil si on fait référence à la mort de Jésus. Il peut aussi être lié au pardon. Enfin, il peut être une façon de se préparer à la semaine sainte et la fête de Pâques.

Sébastien Doane

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