chronique du 22 avril 2011 |
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L'agneauMosaïque de l'agneau pascal, cathédrale de Torcello (Italie) Le petit de la brebis est un animal qui a toujours été associé à la douceur et à l’innocence. C’est le symbole universel de la non-violence, de la fragilité et de l’impuissance (Es 53,7; Jr 11,19). Dans l’Ancien Testament, l’agneau est un des animaux sacrifiés pour le Seigneur. En particulier, le sacrifice de l’agneau est au centre de la fête de la Pâque juive (Ex 12). Chaque famille doit choisir un agneau mâle, sans défaut âgé d’un an. Ils doivent l’égorger le 14 du mois de Nissan au crépuscule et le rôtir pour en manger en se rappelant de la sortie d’Égypte. On prenait son sang pour en étendre sur les montants et linteaux des portes des maisons en se rappelant le même geste posé pour éviter le dernier des fléaux en Égypte. À plusieurs reprises, dans la Bible, le peuple de Dieu est représenté symboliquement comme troupeau. « Tel un berger, (le Seigneur) fait paître son troupeau … il porte les agnelets sur son sein. » (Is 40,11) Le Nouveau Testament associe Jésus au symbole de l’agneau. Jean Baptiste déclare : voici « l’Agneau de Dieu » une expression encore employée aujourd’hui lors de célébrations liturgiques. Le lien se fait entre le sacrifice de l’agneau pascal et celui de Jésus. L’évangile de Jean spécifie même qu’il est mort au même moment que les agneaux sacrifiés pour la Pâque. Le livre de l’Apocalypse est celui qui exploite le plus l'image de l’agneau. Il choisit de le faire avec le mot grec arnion qu’on peut traduire par agnelet. Ce symbole est très fréquent pour évoquer la mort/résurrection de Jésus Christ. Il réfère probablement à l’agneau pascal et la prophétie du serviteur souffrant d’Isaïe que les chrétiens appliquent à Jésus : « Brutalisé, il s’humilie; il n’ouvre pas la bouche, comme un agneau traîné à l’abattoir. » (Es 53,7) Dans le livre de l’Apocalypse, on retrouve même un hymne pour fêter les noces de l’agneau (Ap 19) symbole de la victoire du Christ. En effet, l’apocalypse inverse la symbolique de l’agneau qui devient l’agneau vainqueur à la force guerrière des sept cornes (Ap 5,6). L’agneau revêt alors des attributs du trône, de la puissance et de la royauté. Ce symbole de douceur devient soudainement le symbole d’un pouvoir subversif très différent des rois de la terre. L’agneau sacrifié devient l’agneau glorieux, vainqueur de la mort et du mal. Chronique
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