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chronique du 19 mai 2006
 

Le nombre douze : une histoire de frères
famille | frères | mères |

PAR YOLANDE GIRARD

     Les douze fils de Jacob sont aussi douze frères qui passeront d’une consanguinité à la possible unité. Et c’est l’un d’entre eux, Joseph, qui les fera cheminer de la division à une nouvelle fraternité. La fraternité est toujours fragile. Elle est sans cesse menacée par des guerres de pouvoir qui peuvent la morceler… L’élection de l’un d’entre eux peut favoriser un possible déséquilibre : dès le don de la tunique princière, les frères ne veulent plus parler à Joseph (Gn 37,4) et s’éloignent du père. Ils partent à Dotan (Gn 37,17). Rongés par la jalousie, ils le haïssent et veulent le faire mourir. Ils apportent, sans merci pour le père, la tunique ensanglantée de leur frère. Juda partira de sa terre natale pour épouser une étrangère : une Cananéenne (Gn 38,2). Siméon et Lévi iront contre la volonté de leur père en vengeant le viol de leur sœur, Dina (Gn 34). Ruben aura une relation incestueuse avec la concubine de son père (Gn 35,22)… En rupture avec le père, ils le seront également entre eux! Juda s’oppose plusieurs fois à Ruben et l’emporte souvent .

     Joseph, vendu par ses frères, ira en Égypte, mais dès qu’il en aura la possibilité, il travaillera à reconstruire l’unité des douze leur faisant vivre un certain nombre d’expériences qui leur feront prendre conscience de leur fautes antérieures. Joseph les fera passer de la rupture de la fraternité au rétablissement d’une nouvelle unité. Il les fera passer par des expériences similaires. Il leur fera vivre en sens inverse, ce qu’il a lui-même vécu. On comprend mieux les choses quand on en fait soi-même l’expérience!

     En reprenant en sens inverse l’ensemble du cheminement de Joseph les frères ne commettent plus les fautes de jadis. À Canaan, ils avaient contesté l’affection particulière de Jacob pour son fils Joseph. En Égypte, ils trouvent légitime l’affection de Jacob pour Benjamin. À Sichem ils s’étaient éloignés du père. En Égypte, ils se montrent préoccupés par lui. À Dotan, ils avaient rejeté Joseph. En Égypte, finalement, ils se montrent attachés à Benjamin et respectent l’affection que Jacob a pour ce fils particulier. Il n’y a plus de guerre de pouvoir entre eux. Juda offrira même de perdre sa liberté pour Benjamin (Gn 44,33).

     Ce cheminement les ouvre à une nouvelle possibilité de dialogue. Joseph « embrassa tous ses frères et les couvrit de larmes, puis ses frères parlèrent avec lui » (Gn 45,15). Le dialogue a repris. L’unité est recréé. Ils redeviennent une famille. Grâce à l’agir de Joseph, la paix est retrouvée. Dieu, même silencieux, les avait conduit (Gn 45,7-8). Il s’est servi des limites de chacun pour donner la vie. Dans l’Évangile de Jean, les disciples posent à Jésus la question : Qui avait péché, « lui ou ses parents »? Jésus répondra, « Ni lui ni ses parents. Mais c’est pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui! » (Jn 9, 3). Pour Jésus les limites n’ont comme seule fonction que l’avènement du Règne de Dieu.

Suite de l'article :
Une histoire de mère

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