chronique du 20 avril 2004 | |||||
Le pain est le symbole de la nourriture
Lorsque les gens ne disposaient pas de moyens de transport rapides comme aujourd'hui, ils apportaient du pain comme aliment le plus commode. De là vient l'usage du mot « pain » pour désigner la nourriture essentielle. De très nombreuses expressions confirment la signification symbolique du pain comme aliment inclusif de toute nourriture : manger son pain à la sueur de son visage, manger son pain blanc le premier, manquer de pain, vouloir du pain et des jeux, promettre du beurre pour son pain, bon comme du bon pain, ôter le pain de la bouche... Qui est joyeux, mange son pain dans la joie (Qohélet 9, 7 ). S'il est vrai que les Hébreux au désert ont mangé la chair des cailles, il n'en reste pas moins que la manne est la nourriture par excellence qui rappelle l'Exode. Or la manne qui provient d'une plante est constamment figurée comme du pain. Dans une lecture chrétienne de cet important épisode de la Bible, le pain du désert est devenu une prophétie du pain eucharistique. Jésus a donné le pain et le vin comme mémorial de son corps et de son sang. Le pain que je donnerai, dit Jésus après la multiplication des pains, c'est ma chair pour la vie du monde (Jean 6, 51). Pour rendre le symbolisme plus évident, celui du pain identifié à la personne de Jésus, les préparateurs d'hosties font des incisions dans la pâte. Les inscriptions reproduisent les lettres IHS qui sont les trois premières lettres en majuscules du nom grec IÈSOUS. D'autres lisent dans IHS le sigle du latin Iesus Hominum Salvator (Jésus sauveur des hommes) ce qui pour la forme revient au même. Recevoir le pain qui signifie la présence de Jésus à la vie des hommes, c'est communier à ses souffrances qui allaient commencer dans quelques heures au moment où il a institué le sacrement de la messe. Les souffrances continuent dans la vie des membres du corps mystique de Jésus. Par ailleurs, communier, c'est aussi s'unir à la force surhumaine qui habitait Jésus. Le pain eucharistique représente pour celui qui le consomme, un goût du risque. La foi exige que celui qui communie au corps de Jésus l'accompagne dans le chemin de croix comme dans le chemin de gloire. Pierre Bougie, PSS, bibliste Chronique
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