chronique du 25 octobre 2013

Adam - homme

La création d'Adam (détail)
Michel-Ange (1475-1564)
Fresque de la chapelle Sixtine, Vatican

Hébreu : ‘adam (provient de adamah)

Le récit du livre de la Genèse met en scène un premier humain qui prend le nom d’Adam. Une lecture attentive du texte biblique montre qu’avant d’être un nom propre, « adam » est un nom commun signifiant tout simplement homme ou humain.

La lecture du texte de la Création en hébreu permet de voir que, lors des premiers chapitres, « adam » est toujours précédé d’un article : le adam (l’homme ou l’humain). Cette expression désigne l’humain primordial et non le prénom du premier homme. Ce n’est qu’au chapitre 5 qu’on parle d’Adam sans article, comme d’une personne distincte. Cette information nous aide à comprendre que le récit de la Genèse n’est pas une biographie d’un personnage historique, mais plutôt un récit qui nous parle des origines de l’humanité.

Adam provient du mot adamah qui signifie « terre [1] ». Étymologiquement, l’humain (adam) est donc, littéralement, celui qui est fait de la terre. Pour l’Ancien Testament, l’humain a été modelé avec la terre à laquelle Dieu a insufflé un souffle de vie (Genèse 2, 7). C’est d’ailleurs ce que les Anciens observaient lors de la mort d’une personne. Le dernier souffle montait vers Dieu, alors que le corps se désagrégeait pour redevenir poussière. Dans sa plus simple expression, c’est la façon dont la Bible présente un humain composé d’un corps de terre et d’un souffle donné par Dieu. Plus tard, la philosophie grecque va ajouter diverses précisions à l’anthropologie : l’esprit, l’âme, la chair, le cœur, le sang et le souffle. Mais, dans la pensée biblique, l’homme est toujours considéré comme un tout.

Cet article est extrait de Lexique sympathique de la Bible, Montréal, Novalis, 2013, 280 p.

[1] D’autres étymologies possibles sont dam signifiant « sang » ou adom qui veut dire « rouge ». L’auteur de la Genèse en racontant que l’homme est modelé du sol semble indiquer que la meilleure option est adama « terre ».

Sébastien Doane

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