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Les mots pour le dire
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chronique du 18 septembre 2009
 

Prostitution

Hébreu : zanah
Grec : porneuô (vient du mot  pernèni qui implique une vente d'esclave)

La prostituée est celle qui entretient des relations sexuelles avec quelqu'un d'autre que son mari. Certains signes distinctifs sont portés par une prostituée : tatouages, anneaux, parures, bijoux, seins nus, etc. (Osée 2,4 et 2,15).

Juda et Thamar

Juda et Thamar selon Gn 38,16
Arent de Gelder (1645-1727)
Huile sur toile, 64 x 88 cm, 1667
Collection privée

     La fréquentation des prostituées ne constitue pas un délit moral ou juridique. Par exemple, Juda n'a aucun blâme pour avoir agit avec Tamar comme avec une prostituée (Genèse 38,15-19). Les relations sexuelles entre des hommes (mariés ou non) et des femmes célibataires sont tout à fait acceptables. Par contre, si la femme est mariée, alors il s'agit d'un adultère sévèrement puni. D'ailleurs, la prostituée (surtout s'il s'agit d'une non-Juive) peut être exécutée pour son incitation à la débauche. La peine peut être la lapidation, mais aussi la mort par le feu (Genèse 38,24; Lévitique 21,9 et Ézéchiel 23,25). 

     Il y avait une prostitution sacrée qui se pratiquait dans les sanctuaires de Baal. La relation sexuelle était un rituel pour assurer la fertilité de la terre et la fécondité des élevages et des gens. Des femmes et des hommes étaient à la disposition de ceux qui se rendaient dans les sanctuaires (Deutéronome 23,18; 1 Rois 14,24). Il y avait même des prostitués (hommes et femme) dans le Temple de Jérusalem à l'époque royale (2 Rois 23,7 et Osée 4,14). Cette prostitution sacrée était pourtant contraire à la foi du peuple d'Israël. 

     Pour marquer l'infidélité du peuple hébreu envers son Dieu, la Bible dit qu'Israël se prostitue avec des idoles (probablement en référence à la prostitution sacrée du culte de Baal). Osée est le premier prophète à exploiter le thème de la prostitution pour dénoncer l'infidélité d'Israël pour qu'il revienne à son Dieu. Il se marie lui-même à une prostituée pour symboliser l'amour de Dieu pour son peuple.

     Dans le Nouveau Testament, le mot prostitution (porneuô) qualifie la débauche sexuelle en général, l'adultère et le mariage illicite. La prostitution et la débauche sexuelle sont condamnées à plusieurs reprises dans le Nouveau Testament. Pourtant, l'action de Jésus vient aider toutes les personnes exclues, en particulier les prostituées. L'attitude de compassion de Jésus se voit bien dans le récit de la femme adultère (Jean 8,2-11) qu'il sauve de la lapidation. Dans un autre récit Jésus s'adresse à un auditoire qui ne comprend pas sa parabole et dit :

Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. Car Jean Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; tandis que les publicains et les prostituées y ont cru (Matthieu 21, 28-32).

     De plus, la généalogie de Jésus lui donne au moins deux prostituées dans la ligné de ces ancêtres. D'abord Thamar (Mt 1,3) qui se déguisa en prostituée en Genèse 38. Elle était païenne et ratoureuse, victime du non-respect de la loi, elle use de sa sexualité pour obtenir justice. Puis, la généalogie mentionne Rahab (Mt 1,5) qui exerçait la prostitution à Jéricho (Josué 2 et 6). Ces femmes font partie des ancêtres de Jésus. On comprend mieux l'attitude de compassion de Jésus envers les femmes qu'il a rencontrées.

La Grande prostituée

La Grande prostituée de l’Apocalypse chevauchant la Bête
Beatus de Valladolid, manuscrit enluminé du Xe siècle
Valladolid, Bibliothèque de l’Université, MS 433, folio 44v (détail)

Sébastien Doane

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Adultère