chronique du 15 mars 2002
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Prophète Hébreu : (nabî'; prononcer: navî) Le terme « prophète » provient du grec prophètès. C'est le mot que les traducteurs grecs de la Bible hébraïque ont trouvé le plus adéquat pour rendre le terme hébreu un peu obscur nabî'. Cette traduction est dans un certain sens une « interprétation » du rôle de ces personnes qui accomplissent le ministère de la parole. Les spécialistes ont trouvé dans les langues anciennes du Proche-Orient des termes correspondants qui aident à préciser l'identité de ces gens qu'on appelle « prophètes ». Le terme nabî' est mis en relation avec un verbe qui signifie « appeler, nommer ». Mais il reste à savoir si le nom nabî' doit être compris dans un sens actif (« orateur » ou « annonciateur ») ou dans un sens passif (« celui qui est ravi dans une extase » ou « appelé par l'esprit »). Quoi qu'il en soit, de nombreux textes de la Bible et de la littérature du Proche-Orient ancien attestent à la fois l'existence de ce phénomène d'extase et celle de la proclamation de la parole. Il apparaît clair que le ministère prophétique se trouve autant en Israël que dans les pays environnants. La culture populaire définit le prophète comme quelqu'un qui annonce l'avenir. Cette perception se fonde trop hâtivement sur l'usage que les premiers chrétiens ont fait des paroles des prophètes. Les premiers chrétiens ont fait une relecture de l'histoire du salut dans le but de comprendre comment Jésus y avait sa place. Ils ont ainsi découvert l'unité et la continuité du projet de Dieu, depuis les premières manifestations aux patriarches jusqu'à la pleine révélation appportée par Jésus. Ils ont exprimé cette continuité par la formule « comme l'avaient annoncé les prophètes », ou de manière plus générale « pour que s'accomplisse l'Écriture ». Évidemment que cet « accomplissement » ne pouvait être saisi qu'à la lumière de ce que Dieu avait accompli en Jésus. Si nous prenons à la lettre de telles formules, nous en arrivons à faire des prophètes quasiment des devins, ce qu'ils ne sont pas en réalité si on fait attention au rôle qu'ils jouent dans la vie quotidienne du peuple de Dieu. D'ailleurs des personnages comme Abraham, Moïse, Anne la mère de Samuel, Nathan, Élie, Syméon, Marie ou Élisabeth sont considérées comme des prophètes, tout comme Isaïe, Jérémie, Amos ou Osée. L'Ancien Testament présentent les prophètes comme des gens qui répondent à une vocation de porte-parole de Dieu. Tantôt ils apparaissent comme les conseillers des rois, comme Nathan ou Isaïe, tantôt comme des personnes exerçant leur fonction de manière indépendante. Les fonctions caractéristiques des prophètes peuvent être le ravissement dans une extase sous l'action de l'esprit et la communication de paroles actuelles de Dieu. Les prophètes exhortent aussi les gens à suivre les commandements ou à se convertir par un retour à une pratique authentique des exigences de l'Alliance. À ce titre, ils porteront souvent des jugements sévères sur le mode de vie ou la religion de leurs concitoyens. On les consultera pour connaître la volonté de Dieu dans des situations particulières ou on leur demandera d'intercéder auprès de Dieu. Les prophètes apparaissent comme des gens qui sont doués d'une capacité hors du commun pour discerner le sens des événements. Soutenus par l'Esprit de Dieu, les prophètes jettent un regard d'une grande acuité sur les conditions de vie des membres du peuple de Dieu. Ils sont en mesure de prévoir les conséquences des gestes et des comportements et d'y projeter la parole de Dieu, c'est-à-dire de faire voir la volonté de Dieu pour son peuple. Les prophètes ont joué un rôle important dans l'approfondissement de la foi et de la spiritualité de la relation à Dieu. L'authenticité et la vérité de leurs comportements témoignent du lien privilégié qu'ils entretiennent avec Dieu. Ils comptent parmi les saints de l'Ancien Testament qui mettent les coeurs en éveil pour accueillir sans cesse la révélation de Dieu. Yves Guillemette, ptre
Pour lire la Bible sur le prophète... La vocation prophétique: Isaïe 6,1-13; 61,1-9; Jérémie 1,4-19; Amos 3,3-8; Satan
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