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Le messianisme (2/6)
 

2- Le messianisme dans la littérature biblique

 

Le messianisme n’occupe pas une place centrale dans les écrits de l’Ancien Testament. Néanmoins, quelques narrations laissent émerger des balbutiements de l’idée messianique. En revanche, les rédactions néotestamentaires parlent explicitement du messianisme. 

La littérature vétérotestamentaire 

     Le terme hébreu mashiah que l'on retrouve dans le corpus vétérotestamentaire (1 S 2,10.35) signifie « celui qui a reçu l’onction ». L’Oint peut être un roi [Saül ou David (Gn 49,10; Nb 24,17; 1 S 9,16; 10,1; 16,13; 2 S 2,4-7; 5,3; 7,5-7.11b.16; Is 11,13; 16,5; Jr 30,9; Éz 23—24); Cyrus, un roi de Perse (Is 45,1)], un prêtre [Aaron et ses descendants (Ex 40,15; Lv 4,3.5.16); Sadoq (1 Ch 29,22)]; un prophète [Élisée (1 R 19,16)] ou un ancêtre [Abraham, Isaac et Jacob (Ps 105,15)]. Dans les périodes de crises traversées par le peuple d’Israël, les oracles prophétiques annonçant la venue prochaine d’un roi qui apporterait la délivrance (Is 7,14; 9,1-6; 11,1-9; Jr 23,5-6; Éz 43,23; 37,24; Am 9,11; Mi 5,1-5) sont considérés comme des oracles «messianiques». Juste avec son peuple (Is 32,1), le roi idéal devra aussi être victorieux contre ses ennemis (Ps 2; 110).

     Après l’exil babylonien (587-538 av. J. C.), la dynastie davidique ayant disparu, les espoirs se sont transformés en l’attente d’un «roi idéal de l’avenir eschatologique, le libérateur définitif d’Israël et l’instaurateur du Royaume non moins définitif de Dieu». En référant aux paroles du prophète Nathan assurant à David que la bienveillance divine ne lui sera pas retirée comme elle l'a été à Saül (2 S 7,15-16), le peuple espère un descendant de la maison de David, alliance confirmée par le prophète Jérémie (33,20-21). Ce sauveur est également décrit sous les traits d’un roi humble et persécuté (Za 9,9-10; 12, 9-13) ou sous le visage d’un être venu du ciel (Dn 7,13-14). 
 
     Comme nous pouvons le constater, le Messie dans la plupart des livres de ce corpus littéraire n'est pas d'office une figure surnaturelle; c'est un sauveur humain, un sauveur qui ne convient qu'à la restauration du royaume terrestre d'Israël.

La littérature néotestamentaire     

     La littérature néotestamentaire affirme que le Messie est déjà venu. Il désigne une personne historique précise. À la lumière de la résurrection, les auteurs du Nouveau Testament appliquent à Jésus ressuscité le titre de Messie, de « Christ » (du grec christos) et de «fils de David». À la Pentecôte, Pierre déclare : Dieu a fait Seigneur et Christ celui que vous avez crucifié (Ac 2,36). Jésus est reconnu comme le véritable Messie parce que Dieu l'a oint d'Esprit et de puissance (Ac 10,38; voir 4,26-27; Lc 4,18-21).  Jésus, le Messie, est le personnage qui apporte le salut, le sauveur de tous ceux qui croient en lui (Jn 3,6-18; 5,24; 6,39-40.47; 11,25-26; 20,31; Ac 10,43; 13,39; 15,8-9Rm 10,9-13; Ép 2,18; He 5,9). Contrairement à la tradition vétérotestamentaire, tout élément politique a disparu.  
 
     Dans les évangiles, le mot grec messias, transcription du mot hébreu mashiah, est généralisé dans tous ces textes. De tous les écrits évangéliques, c’est l'évangile johannique qui donne l’interprétation la plus avancée du messianisme de Jésus. L’évangéliste veut prouver que Jésus a été reconnu « Messie » dès le début de son ministère par ses disciples (Jn 1,41), par Nathanaël (Jn 1,49) et, un peu plus tard, par des partisans tentant de le proclamer roi. 

 

Béatrice Bérubé, bibliste

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2510. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

Début de la série :
Le messianisme : 1- L'espérance messianique

 

 

 

 

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