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Le pur et l'impur (2/6)
 

2- La nourriture sacrée et les interdits alimentaires   

 

 

Sous l'influence cananéenne, le peuple d’Israël a compris les sacrifices comme des repas offerts à Dieu. Ces rites, pour les Israélites, correspondent à un acte d'hommage qui s'exprime par le don et la gratuité. Dieu ayant pris l'initiative de donner au peuple d'Israël la vie et la terre, le peuple d'Israël, en reconnaissance, lui offre symboliquement dans les sacrifices et dans les offrandes, la vie et les produits de la terre. Il ne faut donc pas être stupéfié de lire dans la Bible une réglementation concernant les sacrifices. 

Les catégories de sacrifices

     Les trois premiers chapitres du livre du Lévitique énumèrent diverses catégories de sacrifices que les Israélites peuvent ou doivent offrir à Dieu : l'holocauste, (Lv 1), les offrandes végétales, (Lv 2) et le sacrifice de communion (Lv 3).

     Pour l’holocauste, la victime est un animal de gros et de petit bétail, mâle et sans défaut (taureau, agneau, chèvre) ou d’oiseaux (tourterelle ou pigeon), qui est présentée par l'offrant lui-même; celui-ci pose sa main sur la tête de la victime et immole l'animal (Lv 1,2-4). Dès que la victime entre en contact avec l'autel, le rôle du prêtre commence : Il fait couler le sang sur le pourtour de l'autel, il dispose sur l'autel les quartiers de viande, la tête, la graisse, les entrailles et les pattes, puis, la victime est entièrement brûlée (Lv 1,5-13).

     Pour le sacrifice de communion, la victime, qui est aussi un animal du gros et du petit bétail, peut être mâle ou femelle. Les oiseaux ne sont pas acceptés. Pour ce sacrifice, la victime est partagée entre Dieu, le prêtre et l’offrant. Le début du rituel est le même que pour l'holocauste. Une partie de l’animal est brûlée sur l’autel, soit la graisse qui entoure les viscères, les deux rognons et la queue grasse des moutons (Lv 3,1-16a). Si le sang et la graisse sont offerts à Dieu, c'est qu'ils appartiennent à lui seul. Le sang contient la vie, il est la vie même ; l'homme n'a pas le droit de le manger (Gn 9,4; Lv 7,27; 17,14; Dt 12,23). L'offrande de la graisse s'explique de la même manière : toute graisse appartient à Yahvé (Lv 3,16b). La poitrine et la cuisse droite reviennent aux prêtres (Lv 7,28-34; 10,14-15). L'offrant reçoit le reste des chairs.

     Quant à l’oblation, cette offrande végétale est composée de fleur de farine pétrie avec de l’huile. Cette offrande revient aux prêtres, sauf une poignée qui est brûlée sur l’autel (Lv 2,1-3). Pour les oblations cuites au four, à la plaque ou à la casserole, tout agent de fermentation ou de corruption doit être exclu, le miel y compris (Lv 2,4-11), car ce dernier peut être impur en raison de son origine animale.

Les animaux purs et impurs 

     Lévitique 11 dresse une liste des animaux terrestres, aériens et marins, en purs et impurs. Sont estimés  « purs » les animaux qui sont offerts à Dieu, c'est-à-dire ceux qui ont le sabot fendu et qui ruminent [bovins, ovins, caprins (Lv 11,3)], et les columbidés [pigeons et colombes (Lv 1,14)], les différentes catégories de sauterelles (Lv 11,22) et, parmi les animaux marins, les poissons munies de nageoires et d'écailles (Lv 11,9). Tous les autres animaux, sont considérés « impurs ». Les principes qui ont présidé à cette classification demeurent encore aujourd’hui largement obscurs. Cette discrimination peut être attribuée à des motivations théologique et culturelle; par exemple, parmi les animaux terrestres et aériens, si les carnassiers et les oiseaux de proie sont frappés d'interdit, c'est que ces animaux ne respectent pas le régime alimentaire imposé à tous les êtres vivants en Gn 1,28 et plus encore l'interdiction de consommer du sang énoncée en Gn 9,4. Pour les autres animaux déclarés interdits, ce n'est pas qu'ils aient moins de valeur aux yeux de leur Créateur (voir Gn 1,21.25), mais qu'ils doivent être perçus comme des êtres hybrides ne rentrant pas dans la classification de Genèse 1 ou qu'ils peuvent être consommés par les autres nations, tel le porc qui, considéré comme sacré par les païens, sert au culte d'Adonis-Tammouz. En conclusion, la portée exacte de ces interdits est soulignée par une remarque qui doit relever de la Loi de sainteté (Lv 18) : se garder de toutes les impuretés que peuvent provoquer les animaux domestiques ou sauvages est un moyen de se garder « saints », consacrés au Seigneur qui a libéré un peuple pour être son Dieu.

 

Béatrice Bérubé, bibliste

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2479. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.


Début de la série :
Le pur et l'impur

Article précédent :
1- Les concepts de « pur », d’« impur », de « sacré » et de « sainteté » 

 

 


 

 

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