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Le sabbat (5/6)
 

5- La profanation et l'observance du sabbat

 

 

Le sabbat, jour à « sanctifier », est un jour durant lequel aucun travail n’est effectué. À l’époque vétérotestamentaire, il est interdit de recueillir la manne, de préparer la nourriture et de sortir de chez soi (Ex 16,22-31), de labourer et de moissonner (Ex 34,21), d’allumer du feu (Ex 35,3), de ramasser du bois (Nb 15,32), de transporter des charges et de les faire passer par les portes de Jérusalem (Jr 17,21.27; Ne 13,15b.19b), de porter des fardeaux hors des maisons (Jr 17,22), de fouler au pressoir, de rentrer des gerbes et de charger des ânes de toutes sortes de marchandises (Ne 13,15a), de vendre des produits (Am 8,5; Ne 13,16) et de s’adonner à des intérêts personnels (Is 58,13-14). Les textes néotestamentaires rapportent d’autres restrictions, dont la cueillette des épis (Mt 12,1; Mc 2,23; Lc 6,1), le transport des fardeaux légers (Jn 5,10) et la marche - un kilomètre environ - (Mt 24,20; Lc 23,56; Ac 1,12).

     La profanation du jour béni et consacré par Dieu est citée parmi les infractions de la loi divine (Ez 20,13.16.21.24; 22,8.26; 23,38). La pénalité pour un membre de la communauté choisie par Dieu pour la non-observance du sabbat est la mise à mort (Ex 31,14-15; 35,2b; Nb 15,35-36). Pour d’autres auteurs bibliques, la transgression du jour du sabbat a contribué à l’exil puisque, pour eux, ce manquement est considéré comme une rupture majeure de l’alliance d’Israël (Jr 17,27; Ne 13,18).

     L’observance du sabbat remonte très haut dans l’histoire d’Israël (Ex 16,23; 23,11; Lv 19,3). Les législations d’Ex 20,9-11 et de Dt 5, 12-15 ne font que la valoriser en lui conférant les destinations humanitaire, religieuse et salutaire. Le sabbat est observé et célébré hebdomadairement comme jour de repos dans les deux royaumes, le Royaume du Nord ou d’Israël (Am 8,5; Os 2,13) et le Royaume du Sud ou de Juda (Is 1,13). Amos, le plus ancien des prophètes classiques, affirme que les exploiteurs et les fraudeurs devaient attendre la fin du sabbat pour reprendre leurs activités (8,5), et Isaïe indique que le septième jour, le sabbat, était un jour consacré au repos et au culte, passage dans lequel il condamne les solennités célébrées par les personnes qui ont commis des injustices, des crimes, des pratiques magiques (1,13). En d’autres termes, il dénonce le ritualisme formel qui ne correspond pas à une vraie relation avec Dieu.

     Au témoignage des prophètes, l’observance du sabbat est la condition pour la survie de Jérusalem - par conséquent du Royaume de Juda - (Jr 17,19-27; Ez 20,23-24) et  sa pratique permet à quiconque, Israélites, eunuques et non-Israélites, de faire partie de l’alliance de Dieu et de recevoir la bénédiction divine (Is 56, 2-7; 58,13-14). Aussi voit-on le fonctionnaire Néhémie tenir ferme à son observance intégrale (Ne 13,15-22).

     À l’époque des Maccabées, la pratique du sabbat devient une cause de disputes au sein des communautés juives. Certains Juifs préconisent d’amoindrir et même d’abolir les restrictions du sabbat qui rendent la vie difficile dans le monde hellénistique, tandis que d’autres recommandent d’augmenter les lois du sabbat (1 M 2,13-31; 9,43-46; 2 M 6,6). Cette division a abouti à une crise sous le règne d’Antiochus IV (175-164 av. J. C.) quand ce roi proscrit l’observance du sabbat. Des pieux se laissent massacrer plutôt que de le violer en prenant les armes (1 M 2,32-38). Ayant constaté les pertes humaines, une décision est prise : la défense de la vie n’est pas un manquement au jour du sabbat (1 M 2,41).
 
     Les disciples de Jésus ont d’abord continué d’observer le sabbat  (Mt 28,1; Mc 15,4; 16,1; Lc 23,54; Jn 19,42). Après l’Ascension, les réunions sabbatiques servent à annoncer l’Évangile en milieu juif (Ac 13,14; 16,13; 17,2; 18,4). Pour Paul, son observance relève de chaque individu (Rm 14,5; Ga 4,10; Col 2,16).

 

Béatrice Bérubé, bibliste

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2476. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.


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Le sabbat

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4- Jour de fête, culte et liturgie

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