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Les hauts et les bas de l'Alliance (4/6)
 

La purification de l'Exil 
2 Chroniques 36, 14-16.19-23

 

 

Selon l’ordre des livres de la Bible hébraïque, les deux livres des Chroniques sont les derniers de la 3e section, les « Écrits »; les deux autres étant la Torah et les Prophètes. De surcroît, le passage que nous lisons en ce 4e dimanche de Carême est littéralement la fin de la Bible hébraïque. Même si quelques siècles séparent le livre des événements malheureux de l’exil, l’auteur termine sa relecture de l’histoire nationale sur une fin heureuse : il ne faut jamais perdre l’espérance car le Seigneur, dans sa souveraine liberté, peut inspirer tout homme de bonne volonté. C’est ainsi que l’empereur perse Cyrus sera élevé au rang des Serviteurs de Dieu. Si on lisait immédiatement l’évangile de Matthieu, on trouverait l’accomplissement du souhait de Cyrus : Que le Seigneur leur Dieu soit avec eux (v. 23) dans la promesse de l’Emmanuel appliquée à Jésus (Mt 1, 23). Du fonds d’archives du Feuillet biblique (No 1136 – 17 mars 1985) je vous propose cette réflexion de Mireille Brisebois.

     La première lecture est une réflexion théologique rédigée par un auteur qu'on appelle le Chroniste, trois siècles avant Jésus Christ. Le Chroniste reprend les grands événements de l'histoire sainte vécue par le peuple de Dieu depuis les débuts jusqu'à l'exil de Babylone. Il interprète cette histoire pour ses contemporains qui vivent une période difficile : Dieu ne parle plus et les prophètes se sont tus. Seul le rappel des événements salvifiques du passé peut entretenir dans les cœurs l'espérance du salut et la foi en la promesse d'un Messie.

     Le Chroniste n'est pas le seul à faire ce rappel. On peut retrouver des passages identiques dans les livres de Samuel et des Rois. La réflexion du Chroniste porte sur trois points précis :

  1. la multiplication des infidélités d'Israël;
  2. la chute de Jérusalem et la déportation de ses habitants;
  3. I'édit de Cyrus qui proclame la construction du Temple et le retour des exilés.

     Au fond le Chroniste répond à la question que les gens de son temps se posent. Question que s'étaient posée ceux du 6e siècle av. J. C. Question d'ailleurs que nous nous posons encore aujourd'hui : « Pourquoi tant de catastrophes, de mal et de souffrance ? » Le Chroniste répond : « À cause des infidélités », c'est-à-dire des péchés.

     La réflexion du Chroniste nous situe dans un contexte d'alliance : le Dieu de leurs pères a tout fait pour empêcher l'inévitable. Il a envoyé ses prophètes. On sait en effet que Jérémie avait multiplié ses appels à la conversion (Jr 2-3); il a été incompris et persécuté (Jr 11, 18 - 12, 6; 15, 20-21). Ézéchiel avait rapporté les visions des péchés de Jérusalem et du châtiment qui la menaçait (Ez 8-11); il n'a pas été écouté (Ez 3, 4-9; 33, 30-33). Finalement il n'y eut plus de remède, les péchés étaient trop nombreux. Tout a craqué.

Destruction du temple et exil du peuple

     Pour le Chroniste, il y a un lien très étroit entre le Temple et la dynastie royale de David. Le Temple, comme la dynastie, est le signe de l'alliance que Dieu a faite avec son peuple: il est la maison de Dieu. La dynastie est aussi la maison de Dieu puisqu'elle est porteuse des promesses d'un Messie (1 Ch 28, 2-6). Pourtant, à cause des infidélités, le Temple est brûlé. Jérusalem est détruite. C'est la fin de la dynastie (selon le Chroniste). Et c'est l'exil. Situation dure et pénible. Situation de mort et de désastre. Mais situation de réflexion et de pénitence. Situation idéale pour prendre conscience des sabbats profanés et se convertir.

Alors que tout est perdu… Dieu est là…

     À l'époque du Chroniste, le temps du silence de Dieu se prolonge. Le Messie se fait attendre. Il est important que cet auteur inconnu remonte le moral de ses contemporains. Il rappelle donc que le Temple a été reconstruit et que le peuple est revenu à Jérusalem. Toutefois l'artisan du salut n'a pas été un roi de Juda, mais plutôt un étranger : Cyrus. Celui-ci a été l'instrument de Dieu pour redonner aux Juifs l'espérance messianique. Dieu est toujours imprévisible. Il accorde son salut par des moyens déroutants. Si Dieu a toujours été fidèle malgré les infidélités de son peuple, il faut garder espoir. Il y aura des jours meilleurs. Aujourd'hui encore, il faut croire que Dieu nous sauve malgré nos péchés.

 

Yves Guillemette, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2438. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

Début de la série :
Les hauts et les bas de l'Alliance

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Les hauts et les bas de l'Alliance
3- Le décalogue : une morale des valeurs 

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Les hauts et les bas de l'Alliance
5- La nouvelle alliance

 

 

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