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Osons explorer le Lévitique! (6/6)
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Des mots pour dire Jésus SeigneurAu fil des semaines, vous m’avez accompagné dans une exploration amoureuse d’un livre biblique mal-aimé. Des sujets importants n’ont pu être traités : le rôle de Dieu, les types de sacrifices, les « maladies spirituelles » du corps ou des édifices, les règles qui visent à maintenir l’égalité entre tous les membres du peuple de Dieu… Ce sera pour une prochaine fois! En terminant la présente série d’articles, je souligne l’importance pour une personne chrétienne de se familiariser avec le Lévitique. Le préjugé courant veut que ces pages de la Bible ne nous servent plus. C’est vrai que nous n’avons plus besoin de grand prêtre, car Jésus joue désormais ce rôle. C’est vrai que nous n’avons plus besoin de sacrifier taureaux, moutons, pigeons ou colombes, car le sacrifice de Jésus a une portée cosmique, universelle. Alors, pourquoi conserver le Lévitique dans nos Bibles? Pourquoi ne pas en arracher les pages? Pourquoi le lire encore aujourd’hui? Tout simplement parce que le Nouveau Testament utilise de nombreux éléments de vocabulaire en écho au Lévitique. Ainsi, Jésus qui propose d’aimer son prochain comme soi-même (Matthieu 22, 39) n’invente rien. Il cite Lévitique 19, 18. Sans connaissance du troisième livre de la Bible, nous risquons de ne pas apprécier à leur pleine mesure plusieurs affirmations du Nouveau Testament qui disent des choses essentielles sur Jésus. Pour vous en convaincre, relisez Matthieu 5, 17-19! Une édition de la Bible de Jérusalem (Fleurus – Cerf, 2001) propose des notes de lecture qui font ressortir ces liens entre les propos du Lévitique et l’aventure de Jésus. Lévitique 4, 12 raconte comment certaines offrandes doivent être traitées en dehors du camp. La Bible de Jérusalem commente ainsi : Le Christ, rebut des hommes, fut emmené en dehors de Jérusalem pour y être crucifié. Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas accueilli. Jésus donne tout son sens au péché par inadvertance, quand il dit sur la Croix : Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. Voilà un commentaire constructif de grande portée spirituelle. On pourrait aussi citer l’épisode du bouc émissaire (Lévitique 16, 20-28), une forte image pour décrire une partie du rôle de Jésus. L’Épître aux Hébreux fourmille d’allusions au Lévitique. On entend dire fréquemment que ce texte est hermétique, voire illisible pour la moyenne des croyants. Qu’est-ce qui le rend si rébarbatif? L’auteur de l’Épître aux Hébreux semble avoir trouvé une large part de son inspiration dans le Lévitique. En Hébreux 4, 14 – 5, 5, Jésus est déclaré grand prêtre par excellence, littéralement « souverain sacrificateur ». Il ne se contente pas de traverser une fois par année le voile du Saint des saints dans la Tente de la rencontre. Il « sympathise avec nos infirmités ». Jésus ancre notre espérance directement dans la maison de Dieu (Hébreux 6, 18-20). Le Grand Pardon est définitivement acquis grâce au sang du Choisi de Dieu. Son sang a certes encore plus de valeur que l’animal sacrifié jadis par le Grand-prêtre (Hébreux 9, 13-14)! Hébreux 9, 24-28 affirme que le Christ ne fréquente pas seulement des copies des lieux saints faits de main d’homme. Il a définitivement accès à la maison de Dieu. Hébreux 10, 12 affirme : … celui-ci, ayant offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis à perpétuité à la droite de Dieu… Son sacrifice n’a pas besoin d’être recommencé à perpétuité par un grand prêtre coupé des aléas de la vie de son peuple (Hébreux 10, 10-12). Ce langage, appuyé sur les règles des sacrifices du Lévitique, devait être éloquent pour des Juifs convertis au christianisme naissant! Le paragraphe d’introduction du Lévitique dans l’édition de la Bible de Jérusalem déjà citée décrit la plus-value apportée par Jésus et mise en scène dans les récits de la Transfiguration : « Moïse parle à Jésus de ce « qu’il allait accomplir à Jérusalem » : son sacrifice sur la croix, qui achève tout sacrifice, son sacerdoce, qui parfait celui de tout lévite, et même son commandement d’amour, qui accomplit la Loi, se trouvent déjà présents dans ce livre. Sans le Lévitique, il est difficile de comprendre le Christ et, inversement, la Loi se comprend avec peine sans le Christ. »
Source: Le Feuillet biblique, no 2303. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal. Chronique précédente :
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