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Initiation à la Lectio divina (6/6)
 

L'Actio (5e étape)

La cohérence

J’entends par actio, non pas l’action au sens strict de faire ou d’accomplir mais bien plutôt le quotidien où le travail, les autres et la vie nous attendent. Une prière qui ne déboucherait pas sur l'action est une prière stérile : À quoi bon dire qu’on a la foi si elle ne débouche pas sur les œuvres? Cette foi est une foi morte. (Jacques 3, 14ss)

     Guigues le Chartreux, auteur de l’Échelle des cloîtriers, n’a pas cru bon d’ajouter une étape Actio. Pourquoi? Pour la simple et bonne raison qu’une cohérence est toujours exigée entre prière et action. Mais la tradition ecclésiale l’a ajoutée comme une mise en garde, comme un rappel. Car, nous insistons, la fréquentation de la Parole se doit d’influencer le quotidien. On ne peut dire au Seigneur que nous sommes heureux, heureuses d'être son enfant et le remercier de nous garder avec lui en son cœur et être durs et mesquins envers les autres. Notre petite phrase, retenue pour la journée, viendra nous le rappeler d'ailleurs… Un texte du 14e siècle nous interpelle justement sur notre rôle comme baptisés : « Christ n’a pas de mains, il n’a que nos mains pour faire son travail aujourd’hui. Christ n’a pas de pieds, il n’a que nos pieds pour conduire les êtres humains sur son chemin. Christ n’a pas de lèvres, il n’a que nos paroles pour mettre les hommes et les femmes debout à ses côtés. Nous sommes la seule bible que le monde lit encore. Nous sommes le dernier message de Dieu écrit en actes et en paroles. »

Le témoignage

     Est-ce utile de rappeler au baptisé qui s’adonne à la Lectio divina qu’il se doit non seulement d’être cohérent mais qu’il lui revient surtout de témoigner de ce qu’il a lu, médité, prié et contemplé : Ce que nous avons entendu (…) nous en rendons témoignage(…) Nous  vous l’annonçons pour que votre joie soit complète. (1 Jn 1, 1-4)

     En d’autres mots, la personne qui se nourrit de la Parole doit devenir le réalisateur de la Parole s’il veut bâtir sa vie sur le roc : Quiconque écoute ces paroles que je viens de dire et les met en pratique, peut se comparer à un homme avisé qui a bâti sa maison sur le roc (Mt 7, 24).

L’évangile intérieur

     Ne jamais oublier que l’on évangélise à l’image de l’évangile que l’on porte en soi. Si je porte en mon cœur l’image d’un Seigneur de tendresse et d’amour, c’est Celui-là que je porterai à mes frères et à mes sœurs dans la foi. Ce n’est pas ce que je fais qui importe, mais ce que je suis quand je le fais. Il n’est pas de parole efficace que celle que l’on devient au jour le jour. La fréquentation assidue de l’évangile de Jésus Christ change le fidèle, à son insu peut-être, car ce changement est tout intérieur.

À la manière de Marie

     Accueillir la Parole à la manière de Marie est aussi la manière la plus sûre de la faire passer dans sa vie. Comme elle, aller visiter ses proches et leur porter Jésus. Peut-être qu’à l’instar d’Élisabeth, ils sentiront une présence tressaillir en eux (Lc 1, 44). Ainsi la Parole produira ce que nous voulons voir s’accomplir : Dieu est là qui opère en vous le vouloir et l’accomplissement (Philippiens 2, 13).

Une expérience de vie

     La Lectio divina est donc plus qu’une école de prière, elle est surtout une expérience de vie : « La Lectio divina conduit à la pratique des bonnes actions. En effet, de même que la lecture des paroles a pour fin leur mémorisation, ainsi la méditation de la Parole de Dieu nous fait tendre vers l’action, elle nous pousse à agir » Saint Ambroise (4e s).

     Aucune action ne saurait être ravie au regard du Seigneur. Prudence, un poète latin du 4e siècle, l’avait bien compris lorsqu’il formulait cette prière en guise de bénédicité : « Tourne vers nous, de grâce, ton visage et son brillant regard afin qu’en l’honneur de ton nom il nous soit permis de prendre ce repas. Que nos aliments aient le goût de Dieu, que la saveur du Christ coule jusqu’en nos verres, que la Sainte Trinité dirige d’en haut nos actions sérieuses, joyeuses, nos paroles et nos jeux, tout ce que nous sommes et tout ce que nous faisons. »

 

Ghislaine Salvail, SJSH

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2285. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

Chronique précédente :
Initiation à la Lectio divina - La Contemplatio (4e étape)

 

 

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