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Le livre de Qohélet (2/5)
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Fascination et vertigeL’observation de la nature a souvent alimenté, dans l’Antiquité, la réflexion philosophique sur l’ordre du monde. Le thème est habituel et Qohélet n’y échappe pas. Son livre s’ouvre par une réflexion sur la fuite inexorable du temps et le caractère fragile et éphémère, sinon absurde, de l’existence humaine :
Dans nos villes hyper éclairées la nuit, on a peine à trouver une étoile. J’exagère un peu, avouons-le. Certes, on peut en trouver une; mais une dizaine, alors là! la tâche sera plus difficile. Imaginez maintenant une constellation, disons celle de votre signe du zodiaque : impossible! Et pourtant, le ciel a sans conteste été le premier sujet d’observation des humains. Je suis fasciné par l’imagination débordante des bergers, --car on prétend que cela vient d’eux--, qui ont identifié un lion, des poissons, un bélier, des jumeaux,… sur l’écran Imax de la voûte céleste. Un spectacle qui revient assidûment tous les soirs par temps clair, qui présente ses vedettes étoilées régulières (les signes du zodiaque) quoiqu’elles se montrent à des positions changeantes selon les saisons. Et il y a les constellations saisonnières comme ce brave guerrier Orion qui nous visite l’hiver. Il n’y a rien de plus stable que le firmament, dirait Qohélet étendu quelque part dans un pré, dans le désert ou sur la terrasse de sa maison, les yeux fixant le ciel. Mais n’ayant pas nos connaissances, il ne pouvait pas savoir que les corps célestes filent dans le cosmos à des vitesses folles les uns par rapport aux autres. Peut-on encore parler de stabilité ? C’est encore beau que les constellations se laissent toujours reconnaître de notre point d’observation terrestre qui lui aussi est lancé à grande vitesse vers un ailleurs inconnu. Fascinant et vertigineux! La régularité des mouvements célestes révèle la stabilité du cosmos en même temps qu’elle fait apparaître en contraste la précarité de l’existence humaine. L’être humain ne fait que passer. À bien y penser, il n’y a de régularité que la naissance et la mort :
L’existence de l’homme, dans l’Antiquité, était étroitement liée à la nature. Les découvertes scientifiques, les avancées de la médecine, les progrès technologiques, le développement prodigieux du savoir humain nous ont permis, principalement au cours des deux derniers siècles, d’acquérir une plus grande maîtrise des conditions de vie de l’humanité. Mais la nature finit toujours par nous rattraper et nous rappeler qu’elle a toujours le dernier mot. Les changements climatiques, par exemple, et parfois un séisme destructeur, nous rappellent le caractère éphémère des œuvres de nos mains et la fragilité de la vie :
Quel profit l’homme retire-t-il
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