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Le Cantique des cantiques (3/6)
 

Une quête amoureuse passionnée

Un signe ne ment pas quand on est en amour, c’est de ne penser, vivre, rêver qu’à la personne aimée. L’univers se réduit à l’être aimé. Les amis, pendant un certain temps, sont éclipsés par l’autre dont la présence comble le besoin d’aimer et d’être aimé. Parlons-en aux parents qui ont l’intuition que leur jeune est tombé amoureux. Cette situation dure le temps de la passion, le temps où les sentiments sont à leur plus haut niveau, où les cœurs sont embrasés par le feu de l’amour. C’est le temps où les amoureux ont l’impression de ne pouvoir exister l’un sans l’autre, au point de se donner sans réserve, de se nourrir de la présence de l’autre qui est nécessairement l’unique.

    Telle est la perception qui se dégage du dialogue entre les deux amoureux du Cantique, dès le premier chapitre. Écoutons-les exprimer leur quête amoureuse qui atteint son sommet dans la déclaration de la bien-aimé : Mon bien-aimé est à moi, et moi, je suis à lui (2, 16).

Elle

7 Raconte-moi,
bien-aimé de mon âme,
où tu mènes paître tes brebis,
où tu les couches aux heures de midi,
que je n'aille plus m'égarer
vers les troupeaux de tes compagnons.

Choeur

8 Si tu ne le sais pas,
ô belle entre les femmes,
va sur les traces du troupeau
et mène tes jeunes chèvres
vers les tentes des bergers. (1, 7-8)

Elle

3 Comme un pommier entre
les arbres de la forêt,
ainsi mon bien-aimé
entre les jeunes hommes.
J'ai désiré son ombre
et je m'y suis assise:
son fruit est doux à mon palais.
4 Il m'a menée
vers la maison du vin :
l'enseigne au-dessus de moi est « Amour ».
5 Soutenez-moi par des raisins,
fortifiez-moi avec des pommes,
car je suis malade d'amour!
6 Son bras gauche est sous ma tête,
et sa droite m'étreint.

Lui

7 Je vous en conjure, filles de Jérusalem, par
les gazelles, par les biches des champs,
n'éveillez pas, ne réveillez pas l'Amour,
avant qu'il ne veuille (2, 3-7).

Elle

16 Mon bien-aimé est à moi,
et moi, je suis à lui
qui mène ses brebis
parmi les lis.

17 Avant le souffle du jour
et la fuite des ombres,
toi, retourne...
sois pareil au cerf,
mon bien-aimé,
au faon de la biche,
sur les montagnes escarpées (2, 16-17).

    Aussitôt après avoir exprimé avec force son attachement à son bien-aimé, commence pour ces deux amoureux l’apprentissage du désir où se mêlent la présence et l’absence, la fuite et les retrouvailles, l’angoisse de la perte de l’autre et la joie amoureuse. Ce va et vient permet d’entrer dans le mystère de l’altérité et de la non appropriation de l’autre. L’amour gagne en profondeur non en cherchant à posséder ou à fusionner avec l’autre, mais en sachant respecter la différence qui ne saurait être une distance mais un espace de liberté et de créativité où pourra croître la communauté de vie. À la fin du Cantique, la bien-aimée est prête à se donner à son amoureux, au lieu de le posséder, tandis que le désir du bien-aimé est tout tendu vers sa compagne : Je suis à mon bien-aimé : vers moi, monte son désir (7, 11).

 

Que serais-je sans toi?

par Jean Ferrat


Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement ?

J'ai tout appris de toi sur les choses humaines
Et j'ai vu désormais le monde à ta façon
J'ai tout appris de toi, comme on boit aux fontaines
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
Comme, au passant qui chante, on reprend sa chanson
J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson.

J'ai tout appris de toi, pour ce qui me concerne,
Qu'il fait jour à midi, qu'un ciel peut être bleu,
Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne
Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne
Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux
Tu m'as pris par la main comme un amant heureux
Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes,
N'est-ce pas un sanglot de la déconvenue,
Une corde brisée aux doigts du guitariste ?
Et pourtant, je vous dis que le bonheur existe
Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les nues,
Terre, terre, voici ses rades inconnues.

 

Yves Guillemette, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2210. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

Chronique précédente :
Le Cantique des cantiques - Une expérience sensorielle

 

 

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