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Groupes bibliques
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chronique du 7 février 2012
 

La vie d'un groupe biblique : les trois énergies

La vie d'un groupe biblique dépend beaucoup des personnes qui le composent et des objectifs qu'il s'est donnés. Mais elle dépend beaucoup aussi de la qualité de votre travail d'animateur. Car le groupe biblique obéit aux lois qui régissent la vie de tous les groupes. Aussi gagnerez-vous à y être attentif d'une façon constante. C'est pour vous y aider que nous avons préparé ce chapitre qui rappelle d'abord les lois de la vie des groupes.

Les trois énergies d'un groupe

     Peut-être connaissez-vous les grands principes de l'animation des groupes. Si c'est le cas, vous savez que ce qui se passe dans un groupe se situe aux trois niveaux du contenu, du climat et de la procédure. Comme pour les autres groupes, toutes les énergies déployées dans un groupe biblique se situent à l'un de ces trois niveaux.

1. L’énergie de production

     Ce qui distingue un groupe d'une simple addition de personnes, c'est la perception d'un but commun. Il faut que les membres du groupe perçoivent que s'ils sont réunis, c'est pour atteindre ensemble un but que chacun des membres désire atteindre. C'est la raison pour laquelle nous avons tellement insisté, au chapitre précédent, sur l'établissement des objectifs, ou sur leur acceptation, dans le cas où ils avaient été déterminés à l'avance.

     Toutes les démarches, toutes les activités, toutes les interventions des membres du groupe qui contribuent à atteindre le but commun sont produites par ce qu'on peut appeler l'énergie de production : le groupe consacre des énergies à s'approcher du but qu'il s'est fixé, à atteindre ce pour quoi il existe. Ces interventions constituent le contenu de la rencontre : ce dont on parle, ce qu'on discute, ce qu'on recherche, ce qu'on fait.

2. L’énergie de solidarisation

     Centrés sur la poursuite d'un but commun, les membres du groupe ne sont pas pour autant désincarnés. Même si leur attention est généralement orientée vers la tâche à accomplir, les personnes ressentent les unes par rapport aux autres des sympathies, des gênes, des sentiments d'admiration, d'autres d'impatience ou de compétition. Or, puisque c'est ensemble qu'on veut atteindre le but commun, il est indispensable que les relations entre les membres soient bonnes. Le climat doit être un climat de collaboration plutôt que de compétition. Chacun doit s'exercer au respect de l'autre, de son opinion et de son expérience. On doit se sentir prêt à aider ceux qui ont le plus de difficultés.

     Toutes les démarches, toutes les activités, toutes les interventions des membres du groupe qui contribuent à faire grandir et à maintenir un climat de confiance, de collaboration, de respect ou d'estime sont produites par ce qu'on peut appeler l'énergie de solidarisation : le groupe consacre des énergies à assurer sa cohésion et son unité. Ces interventions constituent le climat de la rencontre : comment on se sent, comment on se situe affectivement les uns par rapport aux autres.

3. L'énergie d’entretien

     Qu'il s'agisse de la poursuite du but commun ou du renforcissement des liens entre les membres du groupe, il est inévitable que des obstacles surgissent. Par exemple, des participants font toujours dévier les échanges du groupe dans d'autres directions que le but commun; ou deux ou trois personnes deviennent passives et silencieuses après s'être senties visées par les remarques désobligeantes de quelqu'un d'autre. Quand des obstacles au bon fonctionnement du groupe apparaissent, celui-ci doit chercher à les éliminer. Son attention est alors dirigée non plus d'abord vers le but commun (on n'échange plus sur la Bible) ni vers les relations entre les membres (on ne fraternise pas), mais vers son fonctionnement : que se passe-t-il? Cela ne se fait pas, d'ailleurs, uniquement quand il y a des problèmes : lorsque nous suggérons qu'après trois ou quatre rencontres, le groupe s'interroge sur la démarche qu'il a suivie pour savoir si elle permet d'atteindre les objectifs qu'il s'est fixés, nous suggérons qu'il investisse un peu d'énergie d'entretien.

     Toutes les démarches, toutes les activités, toutes les interventions qui contribuent à améliorer le fonctionnement du groupe tant au niveau de la recherche du but commun qu'à celui des liens entre les membres, sont produites par ce qu'on peut appeler l'énergie d'entretien : le groupe consacre des énergies à assurer son bon fonctionnement. Ces interventions, comme les façons de procéder que l'on s'est données pour atteindre le but en minimisant les obstacles, c'est la procédure.

 

Paul-André Giguère, bibliste et théologien

 

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Derniers points d'une première rencontre