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Faire une relecture de son aventure spirituelle (2/5)
Vous trouverez dans cette chronique la suite de l'entrevue que j'accordais à la revue Parabole concernant l'importance de l'actualisation de la Parole.
Parabole – Est-il important de lire la Bible ?
Pierre Alarie – Les gens d'ici lisent de plus en plus. On n'a qu'à observer le phénomène Harry Potter. Pour bien comprendre un livre, il faut tout lire de l'introduction à la conclusion. Pourquoi ne pas lire un Évangile, comme celui de Marc, au complet ? En une heure trente minutes, on peut parcourir les seize chapitres comme un roman d'aventures. On doit faire abstraction de ce qu'on connaît déjà et se laisser porter par l'action. La lecture continue de la Bible peut constituer une sagesse, une intuition magistrale, même une aventure spirituelle unique.
Parabole – Est-il important de se joindre à groupe ?
P.A.- C'est l'occasion de briser la paresse inhérente à l'être humain. Le groupe est un stimulant pour une aventure si prenante. Au diocèse de Montréal, on compte d'ailleurs plus d'une centaine de groupes bibliques. La relecture de la Bible permet d'entrer dans une histoire de groupe. Les protestants l'ont compris alors qu'on s'en tient souvent à une lecture individuelle, même au sein d'une équipe de réflexion.
Recourir à des spécialistes, c'est bien - on en a de très bons ici au Québec - mais l'exégèse est un moyen, non le but. Il faut trouver un équilibre.
Parabole – Y a-t-il une façon de procéder ?
P.A. - On prend trop souvent pour acquit qu'on connaît bien Jésus. C'est comme dans un couple. Mon épouse me demande souvent : « M'aimes-tu ? » Je lui réponds : « Tu vois tout ce que je fais avec toi et pour toi ». Elle revient à la charge : « M'aimes-tu pour moi-même, pour ce que je suis ? » Il en est ainsi dans les lettres aux sept Églises que l'on retrouve au début de l'Apocalpse (chapitres 2-3). Par exemple, aux chrétiens d'Éphèse, le Seigneur dit par son ange : Je sais tes oeuvres, ton labeur et ta persévérance (...) mais j'ai contre toi que ta ferveur première, tu l'as abandonnée (...) (2,2.4). L'actualisation reste très importante. Il faut lui donner de l'espace et discerner ce qui est inacceptable. Souvent on tourne en rond. La Parole n 'est pas qu'un guide moral pour orienter sa vie. Jésus appelle tout le temps, mais j'ai le droit de trouver trop difficile ou ne pas avoir le goût de prendre ma croix et de suivre Jésus. Un espace de liberté est nécessaire. On peut dire au Seigneur : « Je vais réfléchir à ta proposition ». Dans le Viens, vois et suis-moi, le Vois peut demander des jours et des semaines. La pensée magique doit être évacuée.
Parabole –Parlez-nous des catéchumènes.
P.A. - Un bel exemple nous vient de ces personnes d'âge adulte qui demandent le baptême et pour qui la foi chrétienne représente un élément nouveau. Ils viennent d'ailleurs : d'un autre milieu, d'une autre religion.. Ils posent les vraies questions, celles qui viennent du coeur; ils osent s'interroger sur leur propre vécu. Par exemple, lors d'une rencontre, une catéchumène s'est demandée : « Quelles sont mes prisons intérieures ? » Interrogation difficile pour bien des baptisés de longue date.
Tout au long de la vie, la spiritualité biblique est une lente découverte du Dieu de l'Alliance qui nous appelle. Il change de visage et s'adapte à ce que je suis; il prend la couleur et les traits de celui que je n'attendais pas.
Parabole - Un dernier conseil ?
P.A. - Je reprends les mots du cardinal Turcotte : « Il ne faut pas attendre une invitation officielle pour se regrouper autour de la Parole dans des cuisines, des salons, sous l'action de l'Esprit ».
Les projets de Dieu se réalisent à travers nos limites. Même dans le cul-de-sac, il est là. Comme pour les communautés des Actes des apôtres, la Parole fait son chemin...
Réflexions personnelles...
- À la lecture de ce qui précède, qu'est-ce que je retiens d'important pour moi ?
- Y a-t-il des points que je souhaiterais approfondir seul ou en groupe ?
- Comment la Bible est-elle une Parole toujours vivante pour moi ?
Chronique
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