chronique du 9 septembre 2008
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Faire une relecture de son aventure spirituelle (1/5) Pour débuter la nouvelle saison de cette chronique, la première série portera sur la relecture de son expérience humaine et chrétienne. Dans les deux prochaines chroniques, je vous offre d’abord la lecture d’un article paru dans la revue Parabole (26/1, septembre-octobre 2003, SOCABI, pages 6-7) dans lequel on me questionnait sur la pertinence de l’actualisation de la Parole de Dieu. Cette entrevue vous permettra de saisir pourquoi nous accordons une telle importance à l’actualisation de la Parole. Parabole – Selon vous, y a-t-il une spiritualité biblique ? Pierre Alarie – Certes, la Bible inspire une spiritualité chrétienne et se fait porteuse de cette spiritualité. La Bible implique-t-elle une relecture de situations et d’événements ? P.A. – Il est vrai que les textes bibliques ont été écrits des siècles après les événements dont ils parlent. Ce sont des tranches d’histoire du peuple de l’Alliance. Comme dans la vie d’un couple, on doit sans cesse se réajuster et évoluer. C’est aussi la démonstration de la longue patience de Dieu qui est l’Époux ; c’est une marche vers la liberté. Dans la première Alliance, Dieu cherche l’homme avec passion ; pas de pression indue. Il n’y a « pas de redites », c’est toujours du neuf comme des pelures d’oignons. L’appel est le même ; il concerne l’ensemble de la personne et suit son évolution, son regard, son cœur. En somme, il s’agit d’une recherche pour briser la solitude fondamentale qui nous habite. Ce n’est pas une béquille, c’est une présence qui vient nous combler. Est-ce que l’histoire biblique se répète ? P.A. – J’espère que non. Les joies et les peines se ressemblent, mais la Bible permet d’évoluer vers une plus grande liberté, vers la découverte de Dieu et de son alliance avec les personnes. La répétition risque de conduire à une lecture textuelle ou même farfelue. Peut-on faire une lecture existentielle de la Bible? P.A. – La Bible a toujours une coloration nouvelle. À ce chapitre, le concile Vatican II fut bienfaisant : il a entériné les recherches exégétiques contemporaines et il incite à lire un livre aussi important. Le diacre Philippe servit de guide au fonctionnaire éthiopien sur la route qui descend de Jérusalem à Gaza (Actes 8, 26-40). Les chrétiens n’osent pas demander assistance. Il faut ouvrir un espace pour l’interprétation, sinon on verse dans le fondamentalisme ou le sectarisme. La Bible est une richesse pour les personnes qui veulent l’approcher en vue de nourrir leur vie spirituelle. A-t-on besoin de penser la Bible comme un souffle ? P.A. – Absolument. En termes populaires, on peut comparer la Bible à un coach, à un entraîneur qui indique la direction à suivre et les valeurs à privilégier. Ce qui est différent d’un pur « motivateur ». Le grand entraîneur, c’est l’Esprit Saint. Par où commencer ? P.A. - Je trouve que les paraboles constituent une bonne porte d’entrée dans la Bible. Prenons, par exemple, la parabole du semeur selon Marc (4, 1-20).Nous y distinguons trois couches de lecture. D’abord, on reçoit la Parole. Jésus, dans un premier discours, semble parler de lui-même, du mystère du règne de Dieu de sa propre mort, qui, malgré l’échec apparent, sera source de joie (vv. 1-9). Puis, on creuse la Parole. La première communauté s’interroge sur ce qu’a voulu dire Jésus (vv. 10-12). Enfin, dans le contexte des persécutions, la communauté s’applique à elle-même le cheminement de Jésus (vv. 13-20). On actualise la Parole. C’est cette troisième couche qui se prolonge dans la grande tradition de l’Église. (suite de l’entrevue dans la prochaine chronique).
Réflexions personnelles...
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