chronique du 9 octobre
2007
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« Le péché comme échec à la création » Le péché des orignes 1/6 Curieux titre nest ce pas? Le fait que je passerai bientôt le cap de la soixantaine me fait-il prendre tout à coup un coup de vieux? Péché et création ne seraient-ils que des mots évoquant les vestiges dune éducation judéo-chrétienne sclérosante? À vous de juger, cher ami lecteur, lorsque vous lirez cette chronique! Jai choisi ce thème parce quil me rejoint dans mon vécu quotidien et parce que je crois quil représente un défi pour nos contemporains. Je vous explique. Actuellement, de plus en plus de personnes, prennent conscience de la valeur de la dignité humaine et en même temps font le constat dun échec au plan de la création. Les recherches psychologiques modernes, lavancement des sciences et de la technologie, les recherches en éducation devraient, semble-t-il, nous amener vers un processus de croissance humaine de plus en plus grand. Or, dans la vie quotidienne de nombreuses personnes, des questions plutôt pessimistes surgissent, portant sur lavenir de lhumanité : par exemple, le Tiers-monde, les injustices sociales, les nombreuses guerres, la menace dune guerre nucléaire, les écosystèmes fragilisés, etc. Ce hiatus entre les progrès des sciences et des techniques et la « perte de vitesse de notre civilisation » pose problème. Et si ce mal ressenti pouvait porter un nom, comme chrétien, joserais le nommer « péché ». À moins que lon préfère accuser Dieu dune absurdité dans la création, comment expliquer lincertitude de nos contemporains devant lavenir... si ce nest que chacun de nous a une part de responsabilité dans « lachèvement de la création »? Quelle est létymologie du mot péché?Péché : en latin peccatum, faute; Faute : en latin fallita, manque, faillite. Faillite : état dun débiteur qui ne peut plus payer ses créanciers; échec complet dune entreprise (Petit Larousse Illustré). Au début de ce troisième millénaire, beaucoup de contemporains peuvent dire que « le monde est en faillite », « que le monde est en échec ». Au niveau théologique, il me semble opportun pour un chrétien dapprofondir cette notion du péché comme échec, non pas de la création, mais échec à la création. Dès les premières pages de la Genèse, Dieu crée lHomme, par gratuité, et lui donne la mission dachever la création et de sachever lui-même. Dieu aurait pu ne rien créer puisquen soi, il se suffit à lui-même. Cependant Dieu crée le monde pour lHumain et il lui confie la tâche de mener la création à sa perfection. Cest à partir de son état de créature que lhomme est appelé à sépanouir dans lamour, en présence dun Dieu à la fois Tout Autre et Tout Proche. Cependant, lhomme nest pas Dieu, il nest que le représentant, le serviteur dun domaine qui ne lui appartient pas. Fuir ou accomplir la mission confiée par DieuLes rédacteurs de la Genèse nous rappellent que très tôt, la tentation fut grande pour lHumain de se prendre pour Dieu. LHumain a refusé sa condition de créature et a voulu sapproprier une puissance divine « pour ne pas mourir ». « On veut avoir tout et tout de suite, être tout sans accepter le temps, le devenir ». Cette fuite de la responsabilité humaine dans le plan de la création, nous la retrouvons tous les jours sous nos yeux, dans notre quotidien le plus ordinaire : refus de croître et de grandir sous toutes ses formes; Et vous, quen pensez-vous ?Ami lecteur, quelles réflexions ont fait naître mes propos? Êtes-vous en accord ou en désaccord? Pourquoi? Concernant la mission que Dieu vous a confié, en tant que co-créateur, comment laccomplissez-vous? Peut-être, comment en fuyez-vous certains aspects?
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