chronique du 20 juin 2006
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Vie et histoire de groupe Groupe « Café-rencontre » (3e partie)
La première est la possibilité que les résidants ont de participer à la messe dominicale à tous les dimanches. Pour ceux qui travaillent le dimanche, ils ont la possibilité daller à la messe le mercredi soir à la chapelle. Les bénévoles viennent participer aux célébrations. Aussi les familles des résidants ont la possibilité de se retrouver à la messe lors de la visite familiale. Ainsi nous formons une communauté chrétienne bien vivante autant que si nous étions à l'extérieur. La deuxième. Lors de la Semaine Sainte 2005, dix résidants ont participé à la messe chrismale, le Mercredi Saint à la cathédrale Marie-Reine du Monde, pour accueillir des mains du cardinal Turcotte l'huile des malades. Nous avons pu ramener les saintes huiles au pénitencier. Les gars ont été marqués, impressionnés par ce qu'ils ont vu et entendu. Il est important de rester greffé à la communauté chrétienne. Il n'existe pas deux églises dans notre « credo » Une de l'intérieur (les pas bons) et une pour lextérieur (les justes). Il existe une seule Église: « Une, Sainte, Catholique et Apostolique ». TEL EST NOTRE BAPTÊME, TELLE EST NOTRE FOI. Comment la participation des membres à
votre groupe leur permet-elle de relire leur expérience humaine
et chrétienne à la lumière de la Parole de Dieu? Dans une réflexion sur la confiance, un détenu avait apporté le point suivant: comment il ressentait la peur, l'angoisse de retourner sous peu dans la société. Et ses peurs, il les épelait parfaitement : peur de ne pas s'habituer à son nouveau mode de vie, peur de retomber dans ses faiblesses, peur de décevoir, peur d'être une fois de plus jugé. Et dans le même souffle nous entendions Jésus nous inviter « à aller au large... » de ne pas avoir peur de l'« eau profonde...». Plusieurs résidants se sont exprimés là dessus. Je pense que sans enlever totalement cette peur, du moins le partage du vécu avec la parole de Dieu nous a permis de réaliser que la peur est une étape normale et que nous ne sommes pas seuls à la ressentir. Elle appelle au dépassement, au défi. À une autre occasion, nous parlions de l'image de Dieu, Père plein de tendresse et de miséricorde envers ses enfants que nous sommes. Un détenu nous raconta comment il avait tenu le fils de sa fille unique dans ses bras. Sa voix était pleine d'émotion. Il y a de quoi. Ça fait 28 ans qu'il est en prison. Il est entré à lâge de 18 ans et demi. Et depuis, c'était la première fois qu'il tenait un enfant dans ses bras. Pour lui cest devenu une raison de plus de sortir d'ici. Il y a bien dautres témoignages que je pourrais citer ici. Je pense à la fête de Marie où elle n'a pas hésité à aller aider sa cousine Élizabeth enceinte de Jean le Baptiste. Il nous arrive aussi de se faire « visitation ». Visiter mon frère en cellule pour laider et l'encourager dans les périodes de grande détresse, de noirceur. Comme aumônier j'ai entendu cela et je l'ai vu aussi. Si le policier cherche l'assassin dans lhomme, le prêtre cherche dans tout homme, l'humain et dans l'humain, Dieu. En conclusion, que diriez-vous ? Les prisonniers! Criminels ? Peut-être. Enfants de Dieu ? Sûrement. À ce titre là, ils nous évangélisent beaucoup plus que nous le pensons, nous les bénévoles présents à ces rencontres. Dieu
est venu pour les pauvres, non pour les riches. Et ma grande consolation
est de les écouter. Car je sais que, à quelque part, cest
Dieu qui me parle et me dit d'être plus près de Lui.
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