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Comprendre la Bible
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chronique du 22 février 2013
 

Le jugement, un thème présent dans toute la Bible


Le jugement est un des articles du Credo chrétien. Cette croyance est aussi présente dans l'Ancien Testament et même les religions grecques et égyptiennes admettaient l'idée d'un jugement des dieux après la mort.

Dans l'Ancien Testament

     Tous les prophètes ont parlé du jugement de Dieu dans leurs oracles. Amos le voit dans une perspective d'épouvante (Amos 5,18-20). Pour Isaïe, le jugement précède toujours le salut et le feu purificateur l'accompagne (Isaïe 66,16). Selon Jérémie, toutes les nations le subissent (Jérémie 25,30-38) et aucun être humain n'y échappe (Jérémie 11,20). Ézéchiel parle d'un jugement qui porte sur la conduite et les œuvres des enfants d'lsraël (Ézéchiel 36,19). Daniel le décrit en termes terrifiants (Daniel 7,9-12.26). Joël nous transporte dans la vallée de Josaphat où Dieu en préside les assises dans une solennité écrasante (Joël 4,1-14). Certains psaumes chantent la gloire du jugement (75,2-11), d'autres le voient comme l'espérance des malheureux et des pauvres (140,13-14), mais il reste toujours redoutable : « Yahvé... n'entre pas en jugement avec ton serviteur car nul vivant n'est justifié devant toi. » (143,1-2)

Dans le Nouveau Testament

     On retrouve le thème du jugement dans le Nouveau Testament avec les images traditionnelles de procès et de rétribution juste. L'évangéliste Matthieu en particulier a parlé de jugement : dès les débuts de son évangile, Jean le Baptiste l'annonce à ses auditeurs (Matthieu 3,13-17). Très souvent la prédication de Jésus y fait référence : une insulte et une colère contre son frère sont passibles de jugement (5,21-22). On sera jugé de la même façon qu'on aura jugé les autres (7,1-5). Il faudra tenir compte de la moindre calomnie (12,36). Les scribes hypocrites subiront une condamnation rigoureuse (12,40). Enfin, la scène du jugement dernier se passe de commentaire... Nous serons jugés uniquement sur l'amour (5,31-46). Et la mort de Jésus a été le grand moment du jugement : l'accueil ou le refus de cette mort dans la foi en Jésus Christ, Fils de Dieu, est déterminant. Le centurion païen a eu cette foi (27,54b) alors que les Juifs avaient demandé, moqueurs, l'impossible miracle d'une descente spectaculaire de la croix (27,42).

     L'évangéliste Jean reprend l'idée de jugement. Il l'explicite en l'approfondissant. Pour lui, le jugement est déjà prononcé dans le cœur de chacun selon l'attitude prise dans la lumière de la croix : on est pour ou contre le Christ. Ceux dont les œuvres sont mauvaises préfèrent les ténèbres à la lumière (3,19-20). C'est chacun, dans son cœur, qui accepte ou non de voir clair... Jésus, lui, est venu sauver, il est venu ouvrir les yeux à la lumière, mais, alors que l'aveugle-né croit, c'est la remise en question pour les Pharisiens (9,38-41).

Le chrétien face au jugement

     Les textes bibliques relatifs au jugement ont toujours suscité le plus grand intérêt. Mais que de fois la crainte et la peur envahissent notre cœur alors que la confiance devrait l'habiter : « Car il n'y a plus de condamnation pour ceux qui sont en Jésus Christ. » (Romains 8,1) Quelle consolation aussi de savoir que le seul critère du jugement sera notre attitude face à Jésus Christ vu à travers le prochain (Matthieu 25,31-46). Tout est là!

Mireille Brisebois
Bibliste, Montréal

 

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Les livres des Rois et des Chroniques : une même histoire ?