chronique du 22 avril 2011 |
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Le voile du sanctuaire se déchiraLe déchirement du voile, 1869 Quelle est la signification biblique du voile du sanctuaire qui se déchire à la mort de Jésus ? (Monique) Votre question fait allusion aux événements qui accompagnent la mort de Jésus, telle que Matthieu la rapporte. Commençons par lire le récit qu’il nous en fait en Mt 27,50-54 :
Le récit de la mort de Jésus commence, chez Matthieu, au verset 45 par une première évocation d’un phénomène cosmique, l’obscurité qui s’étend sur toute la terre; puis vient le cri de Jésus : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » repris du Psaume 22,2. Le juste persécuté crie sa souffrance à Dieu et finit par remettre toute sa confiance en lui. À la détresse de Jésus répondent les moqueries des gardes et des passants pour qui l’impuissance radicale dans laquelle se trouve désormais Jésus, est le signe de l’abandon dans lequel Dieu lui-même le laisse. Et sa mort signe à jamais sa défaite (v. 50). Or, poursuit le récit, une série de phénomènes surnaturels accompagnent cette mort :
Cette confession de foi professée par des «païens» est aussi ce vers quoi Matthieu veut conduire son lecteur, l’amener à découvrir pour lui-même que Jésus est celui en qui Dieu se révèle. Il n’est plus simplement le Dieu d’un peuple; il est ouvert à tous les peuples de la terre et tous ont désormais accès à sa parole et à son amour. C’est ce que manifestera plus tard, avec beaucoup de solennité, l’envoi des disciples en mission, en conclusion de l’évangile (Mt 28,19) « Allez donc! De toutes les nations faites des disciples! » Je pense que c’est dans cette perspective globale qu’il faut y répondre posée plus haut. Le voile du sanctuaire cache le Saint des Saints dans le Temple de Jérusalem et délimite un espace sacré par excellence puisqu’il est le lieu où se tient la Présence divine au milieu de son peuple, là où seul le grand-prêtre a le droit de pénétrer une fois par an. Autour de cet espace particulier existe un autre espace, camouflé au regard du commun et réservé aux seuls prêtres. Les païens ou non-juifs ont un accès sur l’esplanade extérieure du sanctuaire, mais il leur est rigoureusement interdit de pénétrer dans l’enceinte du Temple. Ainsi, en Ac 21,27-29, Paul est arrêté dans le Temple de Jérusalem, accusé d’y avoir introduit des Grecs, une profanation. Avec ces précisions, on comprend mieux la signification que Matthieu donne aux événements cosmiques qui accompagnent la mort de Jésus. Il ne faut pas y voir des phénomènes historiques au sens strict, mais un récit auquel l’évangéliste donne une grande portée symbolique; il cherche à faire comprendre à l’auditeur ou au lecteur moderne un certain nombre de points importants reliés à la mort de Jésus :
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